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Semaine 5 de chantier : Les murs sont montés !

Bonjour chers lecteurs,

Et voilà la cinquième semaine de chantier qui s’achève toujours dans la joie, le soleil et la bonne humeur.

Pour vous mettre au goût du jour, le chantier n’a toujours pas chômé durant ces deux dernières semaines. Pas d’interruptions, on a continué nos tâches tout comme prévu. C’est 38 colonnes en béton qui ont toutes été coulées à mi-hauteur. En amont de cette tâche, il fallait nécessairement préparer les coffrages en bois et les cages d’armature. Notre petite usine de fer roule toujours à merveille, on devient des pros ou presque. Ensuite, les murs en brique ont été montés jusqu’à la hauteur des linteaux. Il ne reste plus que quelques ajustements, mais voilà une autre grosse étape de passée. On peut maintenant naviguer de salle en salle, imaginer la disposition du mobilier et donc réaliser davantage à quoi va ressembler le centre médical. D’ailleurs, le poste d’accueil possédant déjà ses 4 murs, nous avons pu recevoir les premiers patients ! Bon ok, ce n’est que les patients VIP, les ouvriers avec les petits bobos quotidiens de chantier, mais c’est déjà un début. Pour revenir aux choses sérieuses, les briques sont fabriquées avec la terre locale puis cuites pendant plusieurs jours. Ensuite, nos amis les zébus viennent gentiment les acheminer sur le chantier.

Chantier avec l’éclairage du coucher de soleil

Livraison de briques par charrette de zébus

Pour la construction du mur, le concept est simple, il suffit de poser une bonne couche de mortier de terre, qui est tout simplement la terre locale mélangée avec de l’eau et puis de poser les briques dans un sens puis dans l’autre tout en faisant attention de ne pas avoir de joints vis-à-vis d’une ligne à une autre. Les outils indispensables à cette tâche sont le niveau et le casse-brique. Ah le niveau est très important, on ne veut pas d’un mur semblable à la tour de Pise ! D’où découle la question existentielle de chaque jour, « ma rangée de brique suit-elle la ligne de niveau ? ; euh non ; euh oui ; je ne sais plus ; bon ce n’est pas grave, il y aura un bel enduit de béton par-dessus ». D’autant plus que les briques sont capricieuses! Elles ne veulent clairement pas ressembler à leurs voisines et avoir leur propre personnalité ; fine, dodue, plus ou moins large, longue, un coin surélevé, etc. Bref, on se débrouille et ajuste le tout avec le casse-brique. D’ailleurs, quand c’est le moment de casser les briques, c’est là où l’on démasque les petits sauvages en soi en libérant toute notre énergie. Avis à ceux qui ont le vertige, s’abstenir. En effet, à mesure que le mur monte, nous n’avons pas le choix de travailler en hauteur, soit sur un échafaudage fait pour le malgache moyen pesant 90 livres « tout mouillé ». Les murs sont donc maintenant prêts à recevoir les linteaux dont les cages d’armature sont presque terminées. Par ailleurs, quatre menuisiers se consacrent à la confection des fermes de toit depuis cette semaine. Cette tâche n’est pas si facile considérant la solidité du bois; ils font du très bon travail d’équipe. Trois fermes de toit sont déjà terminées.

Préparation du mortier de terre – c’est bien plus solide que vous le pensez 😉 !

Application d’une couche de mortier

Alignement des briques et vérification du niveau

Po-Paul (maître maçon) à l’oeuvre !

Thomas (apprenti maçon) – Notez le progrès de la barbe

Une fois les briques au niveau des fenêtres, on coule les demi-colonnes

Mise en place des coffrages – aucune fuite…

Coulée des demi-colonnes avec les moyens du bord

Échafaudages mis en place – on reprend les briques en n’oubliant pas les fenêtres !

Les murs montent super vite !

Tellement vite qu’on a même pensé faire un deuxième étage !

Jeu de briques pour les murs de la salle d’attente permettant l’aération et l’éclairage naturel !

L’assemblage des fermes de toit va bon train !

D’autre part, pendant plusieurs jours, notre entrepreneur, Mamiosa, était parti à la capitale pour faire le plein de matériel et de matériaux pour ensuite acheminer le tout en camion. Camion qui tombé en panne sur la route, n’est toujours pas arrivé après presque une semaine d’attente! Une autre difficulté d’un chantier en région éloignée! Mais, on ne s’inquiète pas, il y a toujours matière à travailler. Pendant l’absence de Mamiosa, qui est bilingue, la dynamique de chantier a été légèrement différente, surtout en matière de communication. Si vous ne le saviez pas, les ouvriers ne parlent pas français. On essaie alors de se faire comprendre avec des dessins, des mimes, des mots simples et au final des rires! On remarque surtout qu’il faut tout inspecter en étant plus vigilant que d’habitude, car les erreurs d’interprétation peuvent être plus grandes. Sinon, un nouveau membre dans l’équipe et non le moindre est arrivé récemment. Il s’agit du chef du chantier et il parle français. Durant ces deux dernières semaines, nous en avons profité pour faire un peu plus de travail de gestion et de bureau. Ça fait du bien de temps en temps et notre corps en est content, notre tête aussi. Nous avons donc analysé les meubles du futur centre, discuté des arrangements de plans, fait un plan d’aménagement paysager ; ce dernier, indispensable pour offrir un cadre paisible et accueillant aux usagers.

 

Préparation du dîner pour les ouvriers – des montagnes de riz

Réunion très sérieuse pour l’ameublement du centre médical

Liste détaillée de tous les meubles nécessaires pour le bon fonctionnement du centre médical, pièce par pièce !

De plus, cette semaine, c’était le grand nettoyage! Et pas seulement pour nous. Premièrement, nous avons fait un bon rangement du chantier qui en avait besoin. Vous vous souvenez sûrement des enfants et de leurs « légo » et autres petits jouets qui traînent partout et vous rentrent sous la paume des pieds toujours au moment où vous ne vous y attendez pas. Et bien nous c’est notre cas, sauf que les « légo » et autres jouets sont troqués par des briques, bois et autres ferrailles de chantier. Pas toujours agréable, hein? Après un bon nettoyage, nous voilà maintenant avec un chantier tout frais, tout propre. Les inspecteurs de santé et sécurité pourraient presque être fiers. Deuxièmement, tous les habitants se sont mis au nettoyage du village. Vous avez dû entendre parler de la peste à Madagascar ces derniers temps. N’ayez pas peur pour nous. Notre environnement est loin d’être sale et pollué et en plus nous avons notre grande guerrière, alias Mimi, la chatte de la famille qui tue tous les rongeurs! Aucun ne peut lui résister. D’autant plus, qu’elle a avec elle une armée de 6 chatons, qui se régalent de ces belles trouvailles. Plus sérieusement, nous sommes dans un endroit isolé, mais il faut tout de même rester prudent.

Grand nettoyage du village – remarquez les nombreux feux pour brûler les déchets

La vue des rizières derrière notre maison

Chaque lever et coucher de soleil est un vrai spectacle – il ne manque que le popcorn 🙂

Et voilà pour la mise à jour des nouvelles de la construction du centre médical d’Ambatofotsy. Nous souhaitons bonne chance aux nouveaux candidats qui viennent tout juste de postuler pour le PRÉCI 2018 ! Nous sommes curieux de rencontrer la nouvelle équipe.

L’info malgache du jour

Loin des bruits de moteur, des klaxons et des dépanneuses de Montréal qui nous accompagnent toute l’année, nous vivons ici une vraie vie de campagne, mais non sans bruit! Nous allons vous présenter le PRÉCI 2017 et sa ferme ! Tout d’abord, nous parlions plus haut de Mimi, et de ses 6 petits chatons. Pour la petite histoire, ses 6 bébés sont nés le jour de notre arrivée. Nous les avons donc nommés de nos 5 noms et le 6e, Sœur Sylvana, nouvelle de la maison depuis le 12 septembre. Ensuite, il y a nos amis les poules et les coqs qui ne cessent de se faire la cour. Coqs, qui eux ont besoin de s’échauffer les cordes vocales pour leurs belles demoiselles dès 4h du matin; on les remercie ! Ennemis des poussins, les aigles ! À la vue de ces derniers, on a appris à leur crier dessus pour ne pas qu’ils sévissent aux crimes de poussin. Nos cris ressemblent à « Ouhhhouu, ahhhhhahhhh ». On vous laisse imaginer la scène. Si on continue, les chiens aiment aussi être de la chorale surtout nocturne. Mais il y aussi les zébus, les canards, les oies, etc..

Mimi et ses chatons – trop mignon

Petit poussin attrapé par Rajuan

L’info anodine du jour

Après le premier frigo d’Ambatofotsy, nous avons fêté l’inauguration du premier four! D’abord construit par l’équipe précédente de ISFQ qui est venue cet été pour construire une école, le four a eu besoin de sévères réparations puisqu’il s’enflammait un peu trop. Notre Janick à tout faire a ouvert sa caisse à outils et maintenant nous sommes contents de pouvoir déguster de délicieux gâteaux moelleux, notre cuisinière en chef, Sœur Odette, la première ! Pour rappel, la cuisine se fait quotidiennement au charbon ou au bois.

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