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Semaine 7 et 8 – Notre histoire d’amour avec le béton

Lundi 25 octobre

La dernière fois qu’on s’est parlé, nous vous avions dit que le remblai était terminé. Comme dit le bon vieux dicton; il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. On pensait qu’il était bien mort, mais nous nous sommes trompés. Durant la nuit du dimanche au lundi, de grandes pluies ont fait couler le sable entre les planches des coffrages qui retenait le sable pour les bordures de trottoir. Nous avons donc dû réparer tous les trous qui se sont formés dans notre remblai. Heureusement, toute l’équipe a mis la main à la pâte et nous avons pu terminer cette corvée dans la matinée. Dans l’après-midi, nous commençons à couler la bordure extérieure des dalles de pergola. À la fin de la journée de travail, nous allons prendre le thé ataya chez notre chef maçon Ama qui habite à cinq minutes à pieds d’où nous logeons.

Notre remblai maintenant inondé suite à la pluie

Mardi 26 octobre au vendredi 29 octobre

Le mardi, nous nous réveillons à notre heure habituelle pour s’apercevoir qu’il pleut. Nous restons donc couchés un peu et le temps file jusqu’à… 10h!La pluie s’était arrêtée et les maçons se demandait pourquoi nous n’arrivions pas. Nous commençons alors cette journée de travail un peu plus tard qu’à l’habitude, mais nous enchaînons avec le coulage du muret des dalles de pergola. Le soir, nous goûtons à un nouveau plat; du foie de bœuf! C’est une appréciation partagée parmi l’équipe, mais le goût n’est pas trop prononcé et les connaisseurs apprécient bien.
Nous continuons le coulage du muret du périmètre la journée suivante alors que Maël va à Thionk Essyl pour négocier la fabrication des portes et fenêtres avec le menuisier de bois Lamine Sambou et le menuisier métallique Magne Sambou. Pierre-François se rend à Bignona avec l’ordinateur afin d’installer ChemiNot, le programme de l’ÉTS qui nous permet de nous inscrire à nos cours. La date d’inscription pour la session d’hiver étant le 1er novembre, nous devions effectuer notre inscription ici-même.
Le jeudi, de la famille de notre hôte arrive de l’étranger pour lui rendre visite. Deux de ses nièces habitant à Paris ainsi que son grand frère qui habite au Pays-Bas. Ils viennent passer une semaine au village afin de rendre visite à la famille et passer des petites vacances. D’ailleurs, le grand-frère de Bécaye, Laye, nous amène un petit cadeau; du fromage d’Amsterdam accompagné de bières Heineken. Le cadeau ne dure même pas une journée au sein de l’équipe… Il est englouti à l’instant même.
Nous terminons le coulage du muret le vendredi et nous préparons le terrain afin de commencer le coulage des dalles de pergolas et des salles de classes. Comme la quantité de béton à couler est énorme (on parle ici d’une surface de 554 m² avec une dalle qui fera 10 cm d’épaisseur), nous recrutons plusieurs jeunes du villages afin de venir nous aider le lendemain. Le soir, nous prenons un thé de « bissap » avec notre voisin Aliou. Le « bissap » est le nom local de l’hibiscus. Ils font des jus et du thé avec la fleur et même une sauce qui va sur le riz avec la feuille de la plante. Il y a d’ailleurs beaucoup de cultivassions d’hibiscus dans le village et dans la région.

Aliou, notre grand professeur de thé, avec le thé de bissap

Samedi 30 octobre

Changement de planning pour la journée du samedi! À notre réveil, le ciel menaçait grandement et le tonnerre se faisait déjà entendre. Puisqu’on ne peut pas couler du béton s’il pleut, nous prenons la décision de prendre notre journée de repos aujourd’hui et de travailler le dimanche. Nous allons donc avertir nos maçons que nous ne travaillons pas aujourd’hui et nous nous recouchons afin de nous reposer un peu. L’après-midi, une grande réunion se tient avec l’Association du développement intégré de Tendimane. Nous discutons de l’avancement du chantier, la planification des prochaines étapes et de l’inauguration. Notre contact Saliou Sané, avec qui on avait eu la majeure partie de nos discussions avant le projet et qui nous avait accueillis à l’aéroport, est même descendu de Dakar pour assister à la réunion. Nous terminons la rencontre avec une petite visite de chantier pour montrer l’avancement. Nous profitons aussi de cette journée pour recevoir le menuisier d’acier qui s’occupera de la charpente de l’école pour conclure notre entente; il commencera donc aussitôt que nous aurons reçu tout le matériel de construction nécessaire pour sa tâche.

Visite du chantier avec l’ADIT et Saliou Sané

Dimanche 31 octobre

En cette journée d’Halloween (qui n’est pas fêtée ici), nous commençons le coulage des dalles. L’ambiance au chantier s’anime beaucoup puisque pas moins de dix jeunes commencent à travailler avec nous. Musique, plaisanteries et danse sur le chantier vont de bon train. Sans compter la productivité sur le chantier qui vient d’augmenter considérablement! On arrive à doubler et même un peu plus la quantité de béton coulé par jour. En soirée, c’est au tour de Marc de cuisiner. Il prépare un riz avec des légumes sautés et poulet style asiatique avec l’aide des femmes. C’est le plat préféré de nos hôtes jusqu’à maintenant!

Photo de notre équipe maintenant largement élargie

Lundi 1er novembre au jeudi  4 novembre

Le dallage se poursuit avec notre grande équipe sous des journées (trop) chaudes et ensoleillées. Même si notre équipe a augmenté, le travail n’en est pas moins difficile. Nous terminons nos journées épuisés et il n’est pas difficile de trouver le sommeil la nuit. L’ordre de coulage est comme suit; grande pergola en se dirigeant vers les salles de classes, trottoir avant, moitié du trottoir derrière, salles de classes, petite pergola et dernière moitié du trottoir arrière. Il est à noter ici que les maçons tenaient absolument à commencer par la grande pergola puisque c’est là ou le soleil se lève; c’est leur manière de travailler ici. Le lundi soir, nous allons prendre un bon thé ataya chez notre maçon et électricien Secou. Une petite pause de courte durée, puisque le même soir, nous devons commencer à calculer les différentes quantités et prix des matériaux pour toute la toiture et les poteaux en métal de la pergola.
Maël doit se rendre à Ziguinchor mardi afin de trouver des fournisseurs pour les matériaux de portes et fenêtres avec l’aide de notre contact Lamine Sané. Le coulage des dalles se poursuit alors que la surface de la grande pergola est toute coulée. Le coulage se fait en trois étapes : premièrement, il faut couler une petite couche de béton, ensuite il faut étendre de la cage à poule sur le béton et finalement couler le reste par-dessus. La cage à poule fait office d’une petite armature pour la dalle, la rendant ainsi plus résistante. À la fin de la journée, nous allons jouer au soccer avec quelques-uns de nos jeunes maçons sur un petit terrain.
Le mercredi, la fatigue commence tranquillement à nous rattraper. On dirait que nos pelles et nos brouettes sont devenues beaucoup plus lourdes. Toutefois, la rapidité avec laquelle le travail avance nous fait garder la bonne humeur. Nous coulons une des salles de classe au complet en une journée, sauf qu’un nouveau problème vient freiner nos ardeurs. À cause des grandes pluies, le sable remblayé de la deuxième salle de classe n’arrive pas à sécher convenablement, ce qui fait que le sol est mou. Impossible alors de couler la dalle sur ce remblai. Le soir, nous discutons avec Unis pour Tendimane pour les informer de l’avancement du projet et leur parler de notre expérience jusqu’à présent.
Jeudi matin, alors qu’une partie de l’équipe prépare le mélange de béton, une autre partie de l’équipe s’occupe de changer le sable mouillé dans la salle de classe et de le remplacer par du sable sec. Il a fallu tout damer à nouveau pour ensuite terminer le coulage de la salle de classe. Cette journée est définitivement celle où la fatigue accumulée du coulage et des petits matchs de soccer se fait la plus ressentir. Nous terminons donc notre journée et tout le monde se couche tôt. Même les jeunes qui travaillent avec nous qui sont ceux qui nous proposent habituellement toujours de terminer la journée avec une petite partie de soccer n’osent pas cette journée.

Notre équipe prête à attaquer le mélange à la pelle d’une autre grosse recette de béton

Vendredi 5 novembre au dimanche 7 novembre

Nous nous levons vendredi matin avec un regain d’énergie puisqu’en fin de journée, nous partons vers le Cap Skirring! Nous nous permettons une première vraie fin de semaine de congé depuis que nous avons commencé le chantier puisque le dallage a bien avancé. Nos maçons aussi étaient fatigués alors nous leur donnons la fin de semaine de congé également. Nous terminons donc le coulage de la petite pergola et nous prenons la direction du Cap vers 15h. C’est une des destinations les plus touristiques au Sénégal, avec des belles plages de sable blanc, les palmiers et l’océan. Nous séjournons à « L’Auberge de la paix », une petite auberge à cinq minutes de la plage. Nous avions réservé via Airbnb, mais lors de notre arrivée, personne n’était au courant de la réservation et ils nous ont tout simplement fait « confiance » et nous ont laissé choisir nos chambres. Un service à la clientèle hors pair! Holiday Inn, prenez des notes. Nous allons manger à la « Case chez Mor », un petit restaurant directement sur la plage tenu par nul autre qu’un chic type nommé, vous l’aurez deviné, Mor. Il fait venir un de ses amis musiciens et nous avons droit à un spectacle privé de tamtam et djembé. Il nous donne même un petit cours privé, tout ça autour d’un bon feu de camp. Cette soirée bien arrosée se termine en ville où nous nous rendons au classique « Reggae party » du vendredi soir au bar du coin.
Samedi matin : ouff…réveil un peu plus difficile pour l’équipe. Heureusement que tous les éléments sont là pour une bonne journée repos; soleil, plage et bonne petite omelette pour déjeuner. Comme notre ami Mor le dit si bien : « Ce soir, on casse tout! Demain, on répare. » Mor nous prête sa planche de surf et nous nous alternons afin d’essayer de surfer sur les petites vagues. Rom étant notre enseignant et le plus grand surfeur d’entre nous, il profite au maximum des vagues sur place. Marc et Rom vont également marcher le matin sur la plage et découvre un dauphin mort échoué sur la plage. Alexi fait également une petite balade l’après-midi avec Mor jusqu’à la pointe du Cap. Nous allons souper en ville avec notre ami Mor et nous nous couchons plus tôt afin de profiter au maximum de notre dernière journée au Cap.
Nous profitons de la mer pour débuter la journée du dimanche avant d’entreprendre une grande marche avec Mor vers le village des pêcheurs. Nous comptons y acheter du poisson et des langoustes afin de préparer un bon repas avec notre nouvel ami et de souper au bord de la plage. Après une bonne marche d’environ 1h30 qui nous fait passer devant le Club Med abandonné en cette période de l’année, nous arrivons au village des pêcheurs où nous achetons du poisson-chat, des langoustes et du crabe. Nous passons ensuite au marché de la ville afin de compléter les achats et nous nous rendons à la « case » afin de préparer le repas. Alexi et Rom restent un peu en ville pour se chercher des pantalons et des tissus locaux. Nous terminons notre aventure au Cap avec une dernière baignade en mer et un délicieux repas sur le bord de la plage. Le poisson-chat fut une découverte succulente alors que les langoustes et le crabe étaient également délicieux. Bref, un magnifique souper sur la plage pendant le couché de soleil qui conclut bien la fin de semaine mémorable que nous venons d’avoir.

Photo de nous avec Mor prise lors de notre visite au village des pêcheurs

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