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Semaines 9 et 10 – Rome ne s’est pas bâtie en un jour (pas si c’était en briques en tout cas)

Lundi 8 novembre

Après avoir passé une belle fin de semaine de repos au Cap Skirring, l’équipe est grandement motivée pour le début d’une des étapes les plus satisfaisantes du projet : la montée des murs de briques! Durant notre fin de semaine au Cap, les femmes du village, avec l’aide de quelques jeunes, ont déplacé une grande partie des briques pour les mettre juste à côté de la base des murs. Nous jouons le rôle d’apprenti auprès des maçons. Nous nettoyons les briques, les trions et nous les donnons au maçons afin qu’ils les posent. Il faut également les approvisionner en mortier et en eau.

Les briques que nous avons font différentes hauteurs, certaines font 12 centimètres de hauteur et d’autres font  14. Alors, nous élevons les murs jusqu’à la moitié de leur hauteur avec les briques de 12 et l’autre moitié du haut avec les briques 14. Le plan de match, c’est d’élever tous les murs jusqu’à la moitié en premier et par la suite s’attaquer à la deuxième moitié. Nous commençons donc avec un des murs de côté. Le soir, Pierre-François cuisine un des grands classiques québécois; la poutine! Ça l’a dû être fait avec quelques modifications dû aux ingrédients locaux, à commencer par le fromage. Il ne se vent que du fromage emmental, alors on a dû faire avec. Somme toute, tout le monde a bien apprécié le plat excepté pour la fille à Bécaye, Masata. Elle n’a pas apprécié le mélange frites et sauce 😔.

Les poutines façon sénégalaise avec Miss et Binta
Les femmes du quartier de Bany qui ont déplacé les briques jusqu’a l’école

Mardi 9 novembre

Alors que la pose de briques continue, Marc et Maël se rendent à Thionk Essyl pour finaliser le contrat sur les portes et fenêtres avec les menuisiers de métal et de bois. Ils pourront donc débuter fabrication. Les portes et fenêtres auront des cadres en acier et auront des planches de bois qui seront intégrées. Pour la maçonnerie, on commence la pose sur le mur arrière. Puisqu’en fait ça consiste aux deux murs de derrière des salles de classe, le travail est plus long. Une autre journée qui se termine plus tard que la normale.

En rentrant, nous apprenons qu’il y a une grève des boulangers pour les trois prochains jours. Puisque notre déjeuner se compose essentiellement de pain baguette, Miss Bécaye nous demande de l’aider à préparer des petits gâteux déjeuners. On aura donc de la cuisine à faire pour les trois prochains soirs!

La préparation des « cakes » pour les prochains déjeuners avec (de droite à gauche): Sona, Miss, Awa et Binta

Mercredi 10 novembre au vendredi 12 novembre

Alors que la pose de briques continue, Marc se rend à Thionk Essyl pour vérifier l’avancement des portes et fenêtres. Mercredi soir, les deux murs arrières sont terminés. On continue à cuisiner les gâteux le soir pour le déjeuner le lendemain. Différentes variétés sont cuisinées : normal, au citron, aux raisins et au chocolat.

On commence à attaquer le mur du côté gauche jeudi matin. Nos bras et épaules commencent à être endoloris à force de tendre des briques aux maçons toute la journée. Vers 21h, nous recevons la commande de tout l’acier qui servira à la charpente de toit ainsi que les poteaux ronds des petite et grande pergolas. Les soudeurs commenceront à travailler sur la charpente lundi prochain.

Vendredi, on commence et termine le mur mitoyen séparant les deux salles de classe, ne restant plus que les murs de devant et les colonnes de devant pour le lendemain. Puisque la majeure partie du devant du bâtiment se compose des portes et fenêtres, il n’y a pas beaucoup de briques à placer. Le soir, nous recevons la commande des tôles de la toiture. Ce sont de grandes tôles d’environ six mètres de long par deux mètres de large. Encore une fois la commande arrive vers 21h30 et de plus le chauffeur avec ses mains d’œuvres essayent de nous en passer une petite vite en nous disant qu’il faut payer pour le déchargement. Wo minute mon ami! Ça fait quand même deux mois et demi qu’on est là, on sait comment ça marche. Après avoir appelé son patron, ils commencent à décharger. On n’a pas le choix de s’y mettre également car avec la quantité qu’il y a, on va y passer toute la nuit. C’est probablement une des tâches physiques les plus difficiles que nous avons fait.

Les maçons travaillant sur les murs de derrière alors que le mur de droite est monté à moitié

Samedi 13 novembre

On débute la journée en posant les briques de devant. Il faut seulement poser trois rangées de briques car après les fenêtres vont venir par-dessus. On commence également à couler les colonnes dont les briques leur servent de coffrage. On peut presque toutes les couler à moitié de leur hauteur. On commence également à tirer les fils électriques qui alimenteront les lumières et les prises du bâtiment. Des tuyaux ont été placés préalablement en-dessous du remblai afin de faire passer les fils sous la dalle. Nous avons également demandées quelques briques creuses afin de monter les fils à l’intérieur des murs et ainsi ne pas avoir de fils apparents sur les murs. Nous terminons la journée un peu plus tôt afin de partir au village de Colomba, le village natal de notre maçon Sécou! Il voulait nous y inviter depuis longtemps et en plus ce soir il y avait une grande danse du Kumpo chez lui. Nous y rendons donc avec lui et un jeune marié du village avec qui on est biens copains et qui habite avec Sécou. Il s’appelle Sécou également mais on le surnomme Ziko. Nous arrivons donc à Colomba un peu fatigués de notre semaine gagnons un peu en énergie lors de la danse. Ça se termine avec un délicieux repas préparé par la mère de Sécou, Fatou, et un petit thé ataya avant le dodo.

Tous les murs terminés à la moitié de leur hauteur
Toute l’équipe en route vers Colomba accompagnés de Sécou et Ziko

Dimanche 14 novembre

Nous nous levons de bonne heure puisque nous avons une journée chargée; nous volons visiter un peu le village de Colomba plus en profondeur et par la suite visiter la ville d’Abéné qui est à environ 20 minutes du village. Nous commençons donc notre journée par faire un tour dans la jungle qui entoure le village et ou une grande partie des villageois y travaillent : culture d’arachides, oranges, palmiers, papayes, riz et bien d’autres encore. On nous fait goûter d’ailleurs plusieurs noix et fruits frais, tels que les oranges, le fruit d’huile de palme, les arachides et le fruit du rônier. Nous rendons visite également à un singe qui est élevé depuis l’enfance par un villageois. Il nous fait la grimace mais se régale des arachides qu’on lui donne. Vers le milieu de la journée, nous prenons départ vers Abéné, autrement connu sous le village des « Rasta men ». Situé sur le bord de la mer, nous nous y rendons pour se reposer et profiter un peu de la plage. Le soir, nous reprenons le transport de retour vers Tendimane prêts à débuter notre dernière semaine de pose de briques.

Un plant d’arachide cueilli à Colomba
Le singe domestiqué par un habitant de Colomba ainsi que Sécou qui lui tend des arachides
La plage d’Abéné

Lundi 15 novembre

Alors que nous avons complété tous les murs à la moitié de leur hauteur, il est temps maintenant de tout terminer en installant l’autre moitié des murs. On place des échafaudages rudimentaires sur lesquels les maçons vont travailler en hauteur. Toujours dans notre rôle d’apprenti en tendant les briques aux maçons, notre tâche s’avère plus ardue puisque nous devront tendre les briques à bout de bras aux maçons et de plus les briques sont plus lourdes. En effet, pour la deuxième moitié des murs, ce sont maintenant les briques de hauteur de 14 centimètres et non 12. Croyez-nous, la différence se fait ressentir à la longue. Les soudeurs débutent leur travail également cette semaine et commencent par peindre tous les IPN avec l’antirouille. Après 24h de séchage, ils pourront commencer leurs soudures.

Mur de derrière terminé à moitié

Mardi 16 novembre au vendredi 19 novembre

Après avoir terminé le mur de droite lundi, nous continuos les deux murs de derrière sauf qu’il y a une petite différence. C’est dans les murs arrières qu’on pose nos briques ajourées afin de permettre une bonne ventilation dans les salles de classe ainsi que de favoriser la lumière naturelle pour éclairer les classes. Il faut donc se lancer dans la coupe de briques afin de les intercaler et laisser des ouvertures. Notre préposé à la découpe de briques : Yaya. Bien que Pierre-François lui apporte un peu d’assistance en coupant des briques avec une meule, il fait la majeure partie de la découpe des briques avec la machette. Marc débute également le montage de l’armature de la poutre qui vient par-dessus les murs et qui supportera les charpentes de toit.

Mercredi, les soudeurs commencent les soudures des IPN afin de fabriquer la charpente de toit. Marc et Romuald se rendent à Thionk Essyl pour voir l’avancement des portes et fenêtres autant du côté du menuisier métallique que du menuiser de bois. La pose et découpe de briques continue au chantier alors qu’on termine les murs de derrières.

Jeudi, notre petit français Romuald nous inquiète un peu. Il traîne une toux rauque depuis quelques jours et commence à avoir des migraines et faire un peu de fièvre. Il prend donc une bonne journée de repos au lit afin de se remettre en forme. Au chantier, on continue avec le mur du côté gauche et heureusement, les briques ajourées, c’est terminé. Marc continue à travailler sur l’armature de la poutre qui se compose de fers de 14 mm et 12 mm ainsi que des étriers avec des fers de 8 mm.

L’état à Romuald ne s’étant améliorer que légèrement vendredi matin, il se rend au matin au poste de santé tout juste à côté de l’école. L’infirmière lui donne des antibiotiques et il retourne se reposer pour le reste de la journée. Alors qu’un des enseignants est absent ce matin, Maël s’improvise enseignant et donne la leçon aux enfants. Ça fait bien rigoler les autres enseignants ainsi que les enfants. Pour ce qui est de ceux qui sont sérieux au chantier, ils continuent la pose de briques sur le mur mitoyen ainsi que les colonnes  du devant. À la fin de la journée, il ne reste que deux rangées de briques à poser sur le mur mitoyen et c’est fini!

Les murs arrières avec les briques ajourées
Pierre-François et Secou qui installent des prises électriques extérieures

Samedi 20 novembre et dimanche 21 novembre

Dès le matin, nous terminons les deux rangs restants de briques et nous nous lançons dans un grand ménage du chantier. On ramasse toutes les briques restantes ainsi que tous les morceaux de bois et autres matériaux qui trainent aux alentours afin de se préparer aux dernières étapes du projet. Nous prenons départ vers Thionk Essyl en fin d’après-midi afin d’aller faire une petite excursion dans une île nommée Couba. C’est notre ami Lamine Sambou, qui est également notre menuisier de bois pour les portes et fenêtres, qui nous y amène avec quelques amis. On loue alors une grande pirogue et on se lance dans une excursion de trois heures dans les mangroves. Un trajet superbe où l’on aperçoit des poissons qui sautent de l’eau et des huîtres accrochées aux racines des mangroves. On assiste au coucher du soleil toujours sur la pirogue et on arrive à l’île de Couba au soir. On mange un bon repas avec du poisson frais qui nous a été donné sur le chemin par un pêcheur local. Après le repas, tout le monde commence à tomber de sommeil sauf Alexi, qui brave le sommeil  et qui sort à une petite discothèque du village avec Lamine et ses amis. Mis à part Pierre-François qui dort dans un lit à l’intérieur d’une maison, les autres accrochent leurs hamacs dans la cour et dorment à la belle étoile.

Enfants se baignant près de Thionk Essyl
Balade en pirogue pour se rendre à l’île de Couba

Au réveil, tout le monde se prépare à faire un petit tour de l’ile sauf Pierre-François. C’est à son tour d’être malade, il fait de la fièvre pendant la nuit et est frappé de migraines. Il reste donc couché toute la journée avant le départ. Pour ce qui est des autres, ils commencent avec une petite balade dans les champs où travaillent les villageois, suivi d’une cueillette de fruits dans la forêt. Ils continuent avec une petite balade près de l’eau où on peut y apercevoir des crabes s’enfuir. Après le dîner, c’est le temps de retourner sur la pirogue pour le trajet de retour et après ça retourner vers Tendimane. Nous commençons à sentir la fin du projet arriver et nous avons hâte de voir le résultat final! Sur ce, beniken (à la prochaine)!

Maël, Marc et Alexi sur leurs hamacs à Couba

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