Mwaramutse (Bonjour) !
Nous vous écrivons en direct de notre petite maison à quelques minutes de marche du chantier. Débutons par le commencement ! Le 21 août au matin nos deux aventuriers sont arrivés de la Tanzanie en autobus. Leur voyage a débuté par un retard dans les bagages de Chico (Marc-André), mais rien de trop grave, ils ont passé une super semaine. Un peu plus tard dans la journée, Frédérica, Philip et Camille sont arrivés par avion à Kigali sans bagages ni poche d’outils. Il faut croire que 2018 était dû pour perdre leurs bagages. Ils ont récupéré les sacs de Frédérica et Philip, ainsi qu’une poche d’outils le lendemain et le restant le surlendemain. Tant qu’à lui Kevin est arrivé le 22 au soir en autobus tout droit du Kenya !
Pour élaborer un peu plus sur les bagages, Camille a eu la chance de faire fouiller son sac de voyage à Montréal où elle s’est faite confisquée sa batterie, son transformateur pour son panneau solaire, ainsi qu’un paquet de WetOnes ! Très chanceuse avec ses bagages il faut croire !
L’équipe a logé dans une petite coopérative pour les 3 premières nuits. Nous avions deux lits doubles ainsi que deux matelas de sol, dont un dans le sac à Camille. Félix s’est donc sacrifié et a dormi à même le sol. Pour ceux le connaissant, vous ne serez pas surpris si nous vous disons qu’il a choisi de dormir sur le balcon ! C’était vraiment trippant jusqu’à ce qu’il soit surpris par une pluie torrentielle la deuxième nuit. La cerise sur le sundae, il s’installa sur le sol de la chambre et posa sa tête sous la seule fuite du toit !
Au cours des premiers jours, nous avons finalisé la préparation du projet, en ouvrant un compte de banque, achetant des cartes SIM, une guitare et une nouvelle batterie pour le panneau solaire. Le premier jour, avant l’arrivée de Kevin malheureusement, nous avons rencontré Isaac notre partenaire local, un homme très drôle et avec un cœur immense.
Nous avons devancé notre départ pour Kunturo pour le 25 août à midi. Moïse, notre chauffeur, ne pouvait qu’embarquer 3 personnes dans son pickup. Nous avons donc faites une rotation : 3 personnes assises dans le camion et 3 dans la boîte arrière: vue était superbe ! C’était comme dans un carnaval, nous avons salué les Rwandais qui étaient tous heureux de nous répondre et content de voir des visiteurs passer sur leur route.
La route était de 2h-2h30 sur l’asphalte et 30-40 min sur un chemin de terre. Lorsque nous disons chemin de terre nous voulons dire du hors route qui serait vraiment plaisant à faire en quatre roues, mais quand même intense en pickup ou petite moto (couramment appelé un boda, notre transport #1). À quelques reprises, Philip étant assis à côté de Moïse, a eu la frousse que nous glissions le long des milles collines. Il faut comprendre que la largeur de la route correspondait exactement à celle du camion et qu’elle était bordée par des falaises. Heureusement, tout c’est bien passé !
Les derniers 15 min de route, les personnes savaient qui nous étions et ce que nous venions faire ici. L’excitation était palpable, les enfants couraient derrière le camion pour nous rencontrer ou par curiosité. Autres que nos partenaires, Architecture sans frontières, la plupart des enfants n’avaient jamais vu de personnes blanches. Kevin a facilement pu passer pour un Rwandais, jusqu’à ce qu’il commence à parler, son accent l’a trahi !
Nous étions excités de rencontrer toute la population, le moment de notre arrivée était inexplicable. Il y avait un si gros mélange d’émotions, toutes positives c’est certain, mais totalement inexplicable. Nous avons d’abord visité notre maison, qui est de loin l’une des plus grosses du village : elle contient quatre chambres, deux avec deux lits et deux avec un lit, ainsi qu’un salon/salle à manger. Derrière se trouve la cuisine, où notre excellent cuisinier nous prépare nos repas. Amable, l’homme en question, est aussi le responsable de la maison et il nous facilite grandement la vie.
Une fois les bagages déposés, nous nous sommes dirigés vers le chantier. Il se trouve à environ à moins d’une dizaine de minutes à pied de la maison, avec une vue qui ne peut être représentée comme il se doit sur les photos. Nous nous trouvons à environ 2400 mètres d’altitude, ça signifie que parfois nous sommes plus hauts que les nuages ou littéralement dans les nuages comme notre premier jour de chantier, c’est magnifique ! Les nuits sont froides et les journées très chaudes, nous passons tous les jours de 13 degrés le soir à 25 degrés à midi. Un peu plus froid que prévu, mais parfait pour travailler.
À notre arrivé nous avons constaté le nivellement du terrain, un très beau travail fait par la communauté ! À quelques mètres du chantier, se trouve une maison qui nous laisse entreposer nos matériaux. Étant en montagne et au début de la saison des pluies, plusieurs matériaux ont été commandé à l’avance et s’y trouvait à notre arrivé.
Le 26 août, nous avons commencé l’implantation préliminaire du terrain à nous six, un moment très excitant ! Nous avons pu voir concrètement l’espace que nous avions et visualiser la taille du bâtiment. Ça n’a pas pris de temps pour constater que les plans initiaux ne pourraient pas fonctionné. Comme vous pouvez voir plus bas, le bloc C est éloigné du bloc B, mais la communauté n’avait pas nivelé toute cette surface. Pour éviter de perdre du temps précieux, nous avons décidé de ramener plus près le bloc C et retirer l’angle. Pour les visuels, voici les plans avant et après.
Plans initiaux
Nouveaux plans
Au courant de la deuxième semaine, Frede et Félix se sont rendus à Ngororero pour un transfert de fonds. Toute une aventure, disons que la route pour quitter le petit village à moto est très accidentée, pour reprendre Frédérica : c’était rocambolesque ! Ils ont été raqués des bras pendant au moins une journée à force de se retenir sur la petite moto qui rebondissait à chaque roche.
Le lendemain, nous avons eu la chance de participer aux travaux communautaires. Le Rwanda a instauré les UMUGANDA, qui sont des journées où la population paie une taxe en donnant de leur temps. C’est tous les derniers samedis du mois. Par contre dans certains secteurs, dont celui où nous nous trouvons, il y a des UMUGANDA optionnels les mardis et jeudi, ceux n’ayant pas d’emploi doivent y participer. Notre premier mardi, nous avons eu la chance d’y participer. Il fallait transporter les briques jusqu’au chantier. Les couleurs, le nombre de personnes et l’ambiance étaient fantastiques ! Tout le monde s’impliquait avec un sourire grand jusqu’aux oreilles. Nous avons appris à transporter la brique sur notre tête, n’ayant pas l’habitude, nous sommes un peu raqués et avons la tête surement plus plate qu’au début de la journée ! L’homme fort de l’équipe était de loin Kevin qui détient le record avec un voyage de 20 briques.
En plus du transport des briques, nous avons fait les latrines temporaires. Tout est très stricte ici, nous devons offrir des toilettes et un abri en cas de pluie aux employés. L’abri se trouve dans la maison où nous effectuons l’entreposage. Aussi, si un responsable du district vient, nous devons lui fournir des bottes de chantier, soit des bottes d’eau !
Nous avons fini l’UMUGANDA avec une présentation du projet à la population. Il s’agit d’un peuple très festif, nous avons débuté et terminé en dansant et en chantant. Félix est de loin notre danseur par excellence, il s’est retrouvé à faire une danse Rwandaise à genoux par terre avec une dame ! L’énergie de la communauté est hallucinante !
Nous avons de loin, les employés les plus efficaces. Pour résumer notre semaine, nous avons fait l’implantation officielle avec les contremaîtres et avons commencé à creuser les fondations le premier jour. Le lendemain, nous avons fini les excavations et concasser les roches, tout en transportant des matériaux jusqu’au chantier. Le 3e jour, première coulée de béton ! L’excitation était au rendez-vous, nous avons fait les dalles de propretés. Finalement, samedi, le 4e jour, nous avons seulement concassé des roches, transporter des moellons et fait un tamis pour le gravier qui sera utilisé pour le béton.
Nous avons des superbes photos grâce à Gafotozi ! Le premier surnom donnée, qui a été attribué à Marc-André, car il a toujours sur lui son appareil photo.
Lundi prochain, c’est élection, donc une journée de congé bien mérité pour nos employés !
Nous vous laissons sur les photos de la semaine :