Blog

Semaine 12 et 13 du chantier : Des portes et des fenêtres !

PROJET RWANDA | Déjà trois mois dans notre petit village ! Le sprint final est officiellement débuté avec moins d’un mois de chantier restant.

Encore une fois, retournons il y a deux semaines. Un petit weekend chacun de notre côté, Félix a enfin pu partir à vélo dans le coin de Butare, Frédérica et Philip ont marché jusqu’au lac Kivu et Kevin, Camille et Marc sont restés à la maison.

Sinon, comme nous venons de dire, Sauvy a réussi à trouver un vélo à louer pour un prix moindre. Il a pu pédaler une centaine de kilomètres samedi. Dimanche au retour, il s’apprêtait à faire un petit 18 kilomètres de descente, moment assez excitant pour un cycliste, malheureusement sa roue arrière a brisé ! Chanceux dans sa malchance, il ne s’est pas blessé et a pu trouver un bon samaritain pour le ramener jusqu’à Kwikombe (le début du chemin de terre se rendant à Kinanira). L’homme qui l’a embarqué est un rwandais ayant étudié en Belgique et étant ingénieur chimique. Il travaille pour l’extraction du méthane dans le lac Kivu, qui sait peut-être que Félix fera un stage 4 à l’étranger pour la construction des prochaines plateformes du lac Kivu ?

Entre temps, à la maison, c’était plutôt tranquille, nous avons recyclé les briques et la dalle du four que Chico avait pour en faire un feu de joie à l’avant de la maison. Vous comprendrez que c’était un très beau projet le four, mais il faut croire que le projet ne verra jamais le jour. Seul petit hic, avec toute la pluie, le bois est généralement humide, donc les feux sont assez compliqués à partir !

Il y a aussi eu Chico le rigolo qui s’est lancé dans quelques blagues ! Tout d’abord, samedi matin, il a réaménagé la chambre à Félix en plaçant son lit devant sa porte de façon que la porte ouvre seulement de quelques centimètres. Évidemment, à son retour Sauvy s’en est rendu compte tout de suite et a su, sans l’ombre d’un doute, que c’est le genre de blague à Gafotozi.

La seconde blague était d’une plus grosse ampleur. Petite mise en contexte, Frede et Phil barrent toujours leur porte de chambre quand ils sont absents, mais cette fois-ci ils ont laissé leur clé dans la serrure de la porte. Étant parti pour le week end, Chico a barré leur porte et a caché la clé sur le lit à Félix. Ceux à la maison, se disaient; ça peut être drôle, ils arrivent se demande où est leur clé, la cherche un peu et ensuite, on leur dévoile où elle se trouve. Seul point non-prévu par Chico : Frede et Phil sont revenus très tard et tout le monde était couché. Lorsqu’ils sont partis du lac Kivu, ils ont pris un autobus qui a été fouillé par la police, à ce qu’il parait beaucoup congolais tentent d’entrer au pays. Cet arrêt imprévu, les a fait manquer leur transfert, ils ont donc pris une moto pendant 1h-1h30 pour se rendre à Kwikombe. Ensuite, ils ont marché 45 min jusqu’à la maison, ils sont rentrés vers 22h30 exténués ! Oui, à 22h30 tout le monde dort à la maison, contrairement aux horaires d’université, le chantier ouvre à 7h du matin et non à 9h !

En arrivant devant leur porte, ils ont réalisé compte qu’elle était barrée, comme prévu ils ont cherché, mais en vain n’ont rien trouvé. Phil et Frede, se sentant mal de réveiller les autres et ne se doutant pas que c’était une blague de Chico le rigolo, ils ont cogné à la chambre de Kevin pour prendre son deuxième matelas. Par chance, ils ont laissé un de leur matelas à Kevin, car il aime bien avoir un divan pour lire. Le matelas a été installé dans le salon où ils ont dormi toute la nuit.

À 5h AM le lendemain, Camille se lève, car elle devait quitter à 5h30 pour aller renouveler les visas à Kigali. Ayant besoin d’argent, elle réveille Frede et Phil, parce qu’évidemment l’argent se trouve dans leur chambre. Chico, grand blagueur, avait seulement dit à Camille où se trouvait la clé, il croyait aussi que Félix se rendrait compte qu’il y a une clé sur son lit. Donc à 5h AM, après avoir réveillé Frede et Phil, Camille va aussi réveiller Sauvy pour récupérer la clé. Moral de cette petite blague : Kevin, Frédérica, Philip, Camille et Félix ont été impacté pendant que Chico dormait paisiblement dans son lit. Bon, maintenant on en rit de bon cœur, mais Chico se sentait tellement mal le lundi matin qu’il n’est même pas venu déjeuner !

Revenons un peu au chantier, au courant de la semaine 12 nous avons retiré les échafauds du côté sud du A. Les fenêtres y sont maintenant installées, la finition est presque terminée et nous sommes prêts pour y installer la citerne et bientôt le trottoir et la rigole ! Avant de retirer les échafauds Chico a eu une petite mésaventure. Aaron arrive en panique auprès de Félix et lui dit : « Chico a fait une shit dans l’échafaud ! ». Sauvy lui fait répéter à quelques reprises et s’exclame : « Chico a fait caca dans l’échafaud ? ». Éclatant de rire, Aaron se reprend une énième fois et Félix finit par comprendre : « Chico a chuté dans l’échafaud ! ». Un des bois qui tenait la plus grande partie de la structure de bois est tombée, le seul clou qui le tenait a cédé. Aucun blessé, ne vous inquiétez pas. Marc étant debout, est retombé sur ses pieds ne comprenant pas comment il avait pu se rendre au sol si rapidement. Les autres maçons s’en sont sortis indemnes aussi. Il s’agissait des échafauds se trouvant seulement à un mètre de haut par chance.

Pour l’avancement des travaux, nous avons terminé la semaine 12 avec le début du coffrage de la dalle des latrines. Étant une dalle un peu plus complexe, car elle se trouve au-dessus des fosses, il faut y mettre plus de temps. Côté bâtiment, la finition du A est quasiment terminé, nous attendons toujours le bois pour faire les sous-plafonds, ça fait maintenant deux semaines que nous sommes supposés les avoir en notre possession, mais nous sommes confiants, la semaine 13 est la bonne. L’électricité du A et B avance à la vitesse grand V ! Pour ce qui est de la ligne électrique, c’est assez compliqué, mais nous aurons une ligne électrique avant notre départ.

Nous avons aussi eu droit la visite de Rasta, l’ancien contremaître du chantier. Il y a quelques semaines, nous avons procédé à plusieurs coupures, pour des raisons économiques et d’avancement et malheureusement, Rasta a dû nous quitter. Ayant un contrat à Kigali, nous ne l’avions pas vu depuis plusieurs semaines. Il était très heureux de voir les travaux et nous a donné quelques conseils. Félix, s’entendant particulièrement bien avec lui, discutait de tout et de rien. À un certain moment, ils ont discuté à propos de la porcherie du contremaître. Sauvy, ne se souvenant plus le nom de la femelle du cochon lui demande : « Combien as-tu de cochonnes ? ». Vous pouvez vous imaginer la réaction de tous les autres umuzungu, nous avons tous éclaté de rire !

Pour finir avec la semaine 12, Frédérica et Camille ont été invitées à une soirée de filles jeudi au chantier. Toute la journée, tout le monde se demandait ce que ça pouvait bien être ! Nous en sommes encore impressionnés de ce petit rendez-vous. Les onze femmes du chantier ont décidées des créer l’ « Unité »; une coopérative de femme. Elles nous ont expliqué qu’en voyant la place que Frede et Cam avaient au sein de l’équipe, elles ont compris qu’elles pouvaient avoir leur place aussi dans la société et qu’elles devaient se serrer les coudes. Il y a une présidente, une trésorière et une secrétaire, chaque mois toutes les femmes doivent remettre 300 FRW. Avec cette somme, au bout de 10 mois, toutes les femmes auront assez d’argent pour pouvoir se payer une assurance santé. Dans les petits villages, l’alcool est un problème, les hommes boivent beaucoup d’ « Urwarwa », la bière aux bananes. Les femmes doivent donc gérer la maison, le champ et le porte-de-feuille, en plus d’avoir parfois un emploi d’aide-maçon par exemple. L’ « Unité » les aidera donc à pouvoir mieux gérer leur portefeuille et à se conseiller les unes et les autres. Jusqu’à présent, elles ont réussi à s’acheter un mouton, elles pourront donc se partager les profits. Évidemment, les deux filles de l’équipe du PRÉCI ont été très touchées par cette association et veulent les soutenir du mieux qu’elles peuvent. Elles contribueront donc au même titre qu’un membre pour créer un fond de roulement. Elles aimeraient aussi pouvoir leur donner une plus grosse somme avant leur départ, à l’inauguration si possible et elles aimeraient avoir le support de leur entourage au Québec. Il faut savoir, que tout dépendant le taux de change, 1$ = 655 FRW, donc un dollar est environ deux mois de contribution. Si quelqu’un est intéressé à donner un petit montant, aussi minime qu’il soit, nous vous invitons à nous écrire sur notre courriel (preci2018@etsmtl.net), Camille notre responsable des communications trouvera un moyen que les femmes reçoivent votre don !

Malheureusement, il en manque quelques unes…

Fin de semaine de la semaine 13, plutôt tranquille aussi ! Chico est allé à Butare histoire d’avoir un peu de temps seul et profiter un peu du pays. Pendant ce temps, Phil et Frede se sont rendus à Kabaya pour faire faire des vêtements. Kevin, Félix et Camille sont restés pour profiter du village et des alentours. Il faut dire, après avoir été malade un nombre de fois incalculable, Camille s’est tordue une cheville en allant chercher les arbres, elle se trouve donc limité dans ses déplacements.

La semaine 13 a été une grosse semaine, nous avons commencé avec l’anniversaire de Frédérica. Aaron avait préparé une surprise avec Kevin et Camille pour la fête à Frédérica. Il a fait venir un gâteau, fait par la femme d’Isaac, pour que tout le monde lui chante « Joyeux anniversaire ». Nous avons appris qu’au Rwanda, cette chanson peut durer 10 à 15 minutes !

De retour à la maison le soir, nous avons pris ça plutôt relaxe en invitant Aaron pour le souper et en discutant tous ensemble au salon. Il y a deux trois grandes surprises lors de cette soirée. La première, des pâtes Alfredo et de la poutine pour souper, un bon repas du Québec quoi ! Deuxième surprise : un casse-tête personnalisé et une lettre signée par tous les proches de Frede pour son anniversaire. Elle était très touchée et très heureuse de pouvoir lire tous ses beaux mots. La dernière surprise et la plus grande de toute venait de Félix. Avant notre départ, il a décidé d’écrire aux familles de tous les autres membres pour que nous recevions toutes des lettres en même temps que notre fêtée. Vous comprendrez que ça été une soirée émotive pour tout le monde ! Merci à toutes nos familles qui ont embarqué dans la super bonne idée de Félix, ça nous a fait beaucoup de bien de vous lire.

Au chantier, nous avons réalisé que c’était la fin et que nous commencions réellement notre dernier sprint vers la fin. Le REG (l’électricité) a communiqué avec nous pour nous dire qu’ils sont prêts à venir, mais suite à une visite au cours de la semaine 12, nous avons dû retourner chercher des arbres car ils n’étaient pas « bons » selon eux. Lundi, nous avons pris tous les maçons et aide-maçons en après-midi pour ramener les arbres manquants histoire qu’ils aient le temps de sécher d’ici le jeudi suivant pour pouvoir installer les poteaux. C’est le cas de le dire : grosse job ! Les hommes sont tous revenus exténués. Pendant ce temps, il ne restait que les muzehe (vieux) et les femmes sur le chantier. Une drôle de journée, mais ça été efficace.

Ce transport par contre, nous a permis de recevoir le fameux REG jeudi dernier pour recevoir, enfin, une ligne électrique. Ils ont planté les poteaux de 9 mètres et y ont grimpé avec des genres de crampons. C’était très impressionnant à voir ! Comme au Québec, le REG à tous les droits, ils ont mis certains poteaux en pleins milieux de champs cultivés… Le bon côté, toutes les maisons à proximité auront dorénavant l’électricité.

Pour ceux ne le savant pas, Philip a fait beaucoup de lutte dans sa vie. Depuis quelques semaines, il s’entraîne avec Damien, un des stagiaires, pour éventuellement faire un combat devant tous les employés. La semaine 13 était la dernière des stagiaires, Phil avait donc prévu faire un combat un soir au courant de cette semaine et voulait offrir des brochettes de chèvre à tous les spectateurs. Ayant transporté des arbres le lundi, la journée du mardi se trouvait propice à une soirée de lutte pour permettre aux employés de décompresser.

Le 16 novembre il a donc acheté une chèvre : nommée Provigo. Il l’a baptisé ainsi, car elle serait un peu comme une épicerie, elle offrirait de la nourriture ! Les premiers jours étaient assez drôles, car Phil n’avait aucune idée de comment s’occuper d’une chèvre. Nous avons appris que nous devions la rentrer la nuit pour ne pas se la faire voler. Elle a donc passé toutes ses nuits dans notre douche. Concrètement, nous avons eu la chèvre cinq jours avec nous. Le mardi, Phil l’a donc tué avec Damien (un stagiaire) et Aimable. Cinq jours, c’est assez pour s’attacher à un animal, ça n’a donc pas été la tâche la plus facile. Chico a été spectateur. Depuis son arrivée au Rwanda il avait recommencé à manger de la viande, pas vraiment par choix, mais depuis cette journée, il est redevenu végétarien.

Mardi soir dernier, Phil et Damien ont procédé au combat. Tous les employés ont beaucoup aimé et l’ambiance était à son comble ! Damien, luttant depuis très peu s’en ai quand même bien sorti, le résultat final : 8 Phil – 2 Damien. Tous les employés ont aussi bien aimé les brochettes de chèvre !

Sinon au chantier, ça été assez intense. Nous avons eu du retard dans une commande, ce qui a causé quelques pépins au chantier. Plus de clou et plus de ciment. Nous avions enfin reçu notre sous-plafond, mais nous n’avions aucun matériaux les installer. Heureusement, la commande est arrivée le lendemain ! Nous avons donc eu une journée de « TÉTRIS » à faire avec les employés. Heureusement, nous avons pu trouver des tâches pour tout le monde malgré la rupture de stock.

Les travaux reprennent donc de plus belle. Les sous-plafonds sont maintenant posés dans tout le bloc A et la majorité du B.

La finition extérieure a été continué et est maintenant complété sur tout le bloc A et la moitié du B. Prochaine étape : la peinture des colonnes et des fenêtres !

La dalle des latrines a aussi pu être coulée. Kevin a particulièrement aimé l’expérience : il attrapait les « Jerrycan » envoyé violemment par Félix. Disons, qu’il a mérité sa douche ce soir-là !

Avec le retrait des échafauds du A, deux maçons ont fait le socle de la citerne de 2000 litres près de la consultation. Elle a été placée pour éviter d’être vu des fenêtres et pour ne pas créer d’humidité en se trouvant trop près du bâtiment.

Il y a aussi eu le retour du soudeur. Drôle de moineau cet homme ! Nous l’avons repris contractuel se disant qu’il travaillait plus vite, mais ça été tout le contraire. Il attendait l’électricité. Par contre, même une fois branché, il y a un certain délai pour la création du compte et nous avions besoin des tubes d’acier pour l’installation du toit. Félix a donc fait une entente avec lui : ça doit être fini pour samedi sinon nous retirons 50 000FRW/jour de retard. Trop confiant, il a accepté et malheureusement il termine le tout dimanche… L’important, au cours de la semaine 14, il pourra y avoir la pose du toit du B et nous avons de superbe poutrelle ajourée dans notre salle d’attente.

En plus de tous ses travaux, nous avons réussi à poser toutes les fenêtres du bloc A et B, ainsi que la majorité des portes des trois blocs. Les portes sont soudées s’il y a une colonne à côté et coulé s’il s’agit d’un mur de briques. Pour éviter la déformation du cadre, il faut laisser une cure de 12 à 24h aux portes, selon Aaron. Par contre, la plupart des employés les ouvrent au bout de quelques minutes. Une chance, aucune porte n’a perdu sa forme.

Finalement, les umuzungu (nous), avons passé la plus grande partie de notre semaine à poser l’électricité et la plomberie. C’est du travail disons ! Surtout que côté plomberie, des employés ont pilé deux fois au lieu d’une sur le même tuyau en brisé le coude s’y raccordant. Les travaux avancent quand même rapidement et bientôt nous aurons des lumières et des prises électriques sur le bâtiment.

Sous sommes très surpris par la lenteur des travaux de finition, il faut comprendre que nettoyer chacune des briques c’est une tâche d’une assez grande ampleur. Pour s’assurer de finir en temps nous avons augmenté les heures de travail et travaillerons 7 jours/7. Étonnement, l’idée vient du contremaître et des employés qui nous ont proposé une nouvelle convention ! L’esprit de communauté est fort ici, ils veulent s’assurer que le poste de santé sera bien en place d’ici à notre départ.

Voici les résultats de notre fameux tournoi de trou de cul :

Félix : 176

Camille : 133

Marc-André : 111

Kevin : 107

Frédérica : 95

Philip : 64

Bon, il y a un écart de 112 points, entre le premier et le dernier, mais nous nous amusons beaucoup avec nos petites parties de carte en fin de soirée. Pour ceux connaissant le jeu, Phil a appris à ses dépend que finir avec un Joker lui donne la place de trou de cul.

Pour finir le surnom de la semaine : Umwarimu qui signifie professeur. Le surnom a été donné à Camille, car elle a enseigné à faire l’armature à Isaac et qu’elle aime beaucoup les enfants. Par contre, le surnom le plus connu ici pour elle est : Kamyie. Les enfants crient son nom à journée longue, de la maison nous attendons régulièrement Kamyie qui provient de dehors.

Voici les photos de la semaine :

Related Posts