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Semaine 8 et 9 : Pose des tubes pour l’installation du toit A !

PRECI AU RWANDA | Deux autres semaines viennent de se terminer pour le PRÉCI 2018. Nous avons déjà passé à travers nos deux premiers mois en sol rwandais. C’est fou comme le temps passe vite ! Au cours des deux dernières semaines, il y a eu la formation de l’équipe du PRÉCI 2019. Nous aimerions leur souhaiter bonne chance pour l’aventure dans laquelle ils se lancent et nous avons tous très hâte de les rencontrer à notre retour en janvier.

Nous avons commencé nos deux dernières semaines par une petite fin de semaine de trois jours au lac Kivu. À notre arrivée, nous avons trouvé un petit hôtel qui offrait des dortoirs où il y avait huit lits. Nous y avons fait de superbes rencontres ! L’hôtel étant situé à quelques mètres du lac, nous avons passé la plus grande partie du weekend sur le bord de l’eau. La vue du lac est tout simplement splendide ! Le lundi, toute l’équipe a fait un tour de bateau de quelques heures sur le lac. Nous avons pu voir les installations pour récupérer le gaz naturel sous l’eau, des bateaux de pêches rwandais et nous nous sommes même arrêtés près des sources naturelles chaudes venant des volcans. Malheureusement, personne s’y ai baigné parce que la température de l’eau était trop élevée.

Lundi, à notre retour à Kinanira, nous avons eu un tour de bus assez drôle. D’abord, ici un bus est semblable à une vanne neuf places au Québec, toutefois nous y entrons plus de vingt passagers. Donc lundi soir, à 18h, nous prenons le dernier transport en direction de notre village. L’autobus, n’ayant pas de démarreur, s’est mise en marche avec l’aide de passants pour la pousser. Nous n’avons pas trop compris pourquoi, mais nous avons tourné en rond dans la ville pendant quelques minutes pour revenir à la gare embarquer d’autres passagers. Chico et Camille ont eu la chance de partager un banc trois places avec deux personnes d’une assez bonne corpulence. Au même moment, Frede et Kevin étaient cinq sur un banc de même grandeur. Assez coincé disons, mais étonnement pas si inconfortable ! Philip a même trouvé le moyen de commencé une chanson en kinyarwanda avec les autres passagers, vraiment un très beau moment.

Une fois arrivé à la route menant au village, nous débarquons de l’autobus. Évidemment, l’autobus ne se rend pas jusqu’à Kinanira. Il y a 45 min de marche qui sépare la route asphaltée de notre maison. Nous nous mettons donc en route, lundi soir, sous une pluie torrentielle comme toutes les pluies de la saison des pluies. En arrivant, nous sommes plongés dans le noir, plus d’électricité. Les bougies, les lampes frontales et solaires sont sorties et nous commençons à souper. À un certain moment de la soirée, Chico va dans sa chambre et par habitude ouvre l’interrupteur de la lumière. Nous réalisons alors que nous soupons depuis une heure dans la noirceur, mais que l’électricité était de retour ! Au début du souper il n’y en avait vraiment pas pour notre défense, mais n’ayant allumé aucun interrupteur, nous ne nous sommes jamais rendus compte du retour du courant et avons mangé à la lueur des bougies.

Côté chantier, au courant de la semaine huit, nous avons dû annuler un après-midi de travail dû à la pluie. Généralement, les averses ne durent pas plus d’une heure ou deux, mais cette journée-là, il y a eu de la pluie tout l’après-midi ou presque. Pour nous, c’était inconcevable de retourner faire travailler les employés, trempés, une idée pour qu’ils soient tous malade et qu’ils glissent en bas des échafauds! D’ailleurs, notre chère Vestine (seule femme maçon au chantier) est tombée malade quelques jours plus tard. Par contre ici, un après-midi sans travail signifie un après-midi sans salaire et c’est très problématique. Les employés nous ont donc fait part de leur mécontentement et en début de semaine dernière nous avons voté une convention. Ici, tout fonctionne avec les conventions il faut croire et ça avait l’air très banal comme situation. Nous avons mis des heures à délibérer à six sur ce qui était le mieux selon nous et eux, à 37, ils ont mis environ cinq minutes. Après quelques négociations, un autre cinq minutes, sur la gestion des journées pluvieuses, nous en sommes venus à un consensus qui plait à tous : payé au taux horaire des heures travaillées. Il faut savoir qu’avant nous les payions à la journée, donc en cas de pluie ils devaient rattraper leurs heures le soir ou le samedi. Ayant des gens de plusieurs religions sur le chantier, la gestion du rattrapage d’heures devenait un vrai casse-tête.

Durant la semaine huit nous avons pu coffrer et couler les poutres de chaînages du bloc A. Il s’agit des poutres qui soutiennent le toit. Nous en avons au côté sud et nord du bâtiment, soit sur les murs bas et les murs hauts du bloc. La pose du toit du bloc A est un élément cruciale pour pouvoir continuer les travaux, car plusieurs rangs de briques seront posés sur le toit pour ensuite y mettre la poutre de chaînage et le toit du B. On vous met une photo des plans pour mieux comprendre l’arrangement.

Entre temps, nous avons continué la pose des briques du bloc B et avons réalisé qu’une erreur c’était glissée sans que nous nous en aperçevons. La pente du toit était rendue à 10%, ce qui n’est pas énorme considérant que les plans initiaux prévoyaient une pente de 20%. Regardant bien le mur et après discussion avec Aaron, notre contremaître, nous avons réalisé qu’un rang de brique a été ajouté pour l’esthétisme. Nous avons donc réajusté le tir et augmenté les colonnes pour aller chercher une pente de 15%, qui est amplement suffisant sur notre bâtiment. Ici, naki bazo (pas de soucis) !

Tout au long de cette semaine, notre organisateur en chef a recruté tous les employés jouant au football (soccer) pour former une équipe qui sera nommée : Canada ! Eh oui, Félix nous a organisé un match, qui s’est déroulé samedi le 21 octobre. Les employés ont été nombreux à s’y présenter pour jouer ou simplement comme spectateur. Étienne, un de nos maçons, a organisé un dîner pré-match chez lui, nous recevant tous pour dîner. C’était un moment marquant pour Frédérica : la première télévision que nous avons vu depuis notre arrivée au pays. Sans blague, c’était un très bon repas en bonne compagnie !

Tous avaient un rôle important, Aaron était entraineur, Frede, Philip, Sauvy et Kevin joueurs, Camille spectatrice malade et Gafotozi photographe officiel. Ah oui Isaac, il ne faut pas l’oublier, était spectateur en chef, on pourrait même dire docteur en matière de regarder une partie de football. Une fois au terrain, les photos officielles des deux équipes ont eu lieu et les hymnes nationaux ont été chantés devant les drapeaux des deux pays. Que la partie commence ! Nous avons pu assister à du très bon football, les joueurs des deux équipes étaient excellents. À la mi-temps, la pluie est arrivée et c’était 0-0. Spectateurs, arbitre, joueurs et entraineurs se sont réfugiés sous un abri regardant, impuissant, le terrain se faire inondé. Félix, ne pouvant partir sans déterminer si c’était le Rwanda ou le Canada qui avait gagné, annonce que nous effectuerons cinq tirs de pénalité, une fois l’averse terminé, ce qui déterminera la meilleure équipe. Aaron, très minutieux dans son choix prend nos cinq meilleurs marqueurs, dont Félix et Frédérica. Malgré les buts remplis d’eau, les deux gardiens protègent leur but du mieux qu’ils peuvent, Félix fait un super lancé, en vain, le ballon n’entre pas dans le but. Au tour de Frede, le gardien de l’autre équipe tente coûte que coûte d’arrêter le ballon qui arrive à toute vitesse, mais n’y peut rien sur son botter et elle marque ! Victoire du Canada !

Notre nouvelle équipe du Canada, qui en fait est majoritairement une équipe d’employé du futur poste de Kunturo, va continuer de jouer contre l’équipe du Rwanda, qui est l’équipe du village voisin, dans différentes disciplines. Nous aurons la chance de participer à minimum un match de volleyball et basketball avant notre départ. Connaissant l’équipe du PRÉCI2018 vous vous doutez qu’il risque d’avoir plus d’affrontement d’ici le temps des fêtes.

Pour la neuvième semaine de projet, nous commençons à regarder autour du chantier et gardons en tête l’aménagement paysager du poste. Lors de l’excavation, avant notre arrivée, les travailleurs ont jeté de l’argile et la terre sur le terrain voisin, ce qui n’est pas particulièrement beau. Philip a donc l’idée de faire la proposition suivante au voisin : nous retirons la terre et aménageons le terrain pour qu’il soit prêt à être cultivé. À six, nous déterminons que c’est la meilleure solution et nous sommes certains que l’homme en question acceptera. Philip et Aaron le rencontre donc, Phil présente notre idée et l’homme lui explique qu’éventuellement il sera exproprié pour un agrandissement et qu’il attend ce moment avec impatience. Il désire donc que son terrain soit le plus laid possible, quitte à creuser des trous et l’abimer davantage, pour que le district lui retire ses terres le plus rapidement possible. Un peu confus, Phil parvient à le convaincre de s’occuper de niveler son terrain et faire pousser de la verdure tout en étant engagé par nous et nous nous prendrons la « bonne terre ». Cette terre est celle qui peut être utilisée pour mettre dans le mortier des briques et des murs. L’offre de l’embaucher fonctionne et l’homme accepte finalement. Drôle de situation, mais pour le mieux, ça permettra un plus bel aménagement et nous évitera de devoir acheter de la terre.

Nous avons aussi tenté de coulée la poutre de chaînage basse du bloc B à six umuzungu (blancs). Félix et Philip très optimiste de leur idée, ont fait préparer du béton en étant certains que nous ne serions que six personnes. En deux minutes, nous nous sommes retrouvés une quinzaine pour la coulée et Camille et Kevin se sont fait prendre leur place, tandis que Frede c’est fait prendre ses outils ! Moral, les umuzungu ne peuvent pas travailleur seuls, les rwandais sont toujours là pour leur donner un coup de main.

La pose des poutrelles d’acier débute le lendemain de la coulée. N’ayant pas l’électricité au terrain, nous devons avoir une génératrice. De la maison, nous entendons tous les véhicules/motos se rendant au chantier. Nous devions recevoir la dite génératrice mardi soir, mais aucun bruit. Mercredi matin, nous arrivons au chantier et les soudeurs sont là sans génératrice, mais ils nous assurent que le transporteur était juste derrière eux. Au bout d’un vingtaine de minutes, nous voyons, arriver au loin, une bicyclette avec l’énorme génératrice attachée sur le porte bagage. Clairement, nous ne l’aurions jamais entendue arriver.

Une fois la génératrice au chantier, nous pouvons commencer la pose des tubes d’acier pour l’installation du toit du bloc A. Les soudeurs sont sur place pour deux jours seulement, nous leur laissons donc tout le bloc et évitons d’y envoyer des employés. Pour pouvoir travailler, évidemment il faut allumer la génératrice. Ça été une tâche très compliquée, le matin ça l’a pris quelques essais pour en venir à bout. Nous la démarrons exactement comme nous démarrons une tondeuse à gazon. Au retour du dîner, par contre, ça en a pris beaucoup plus. Notre Kibonke (Félix) s’y met, mais n’y arrive pas. Il appel à son secours Ndongozi (Philip) qui lui, y met toutes ses forces. Il tire si fort sur la corde qu’il en arrache la poignée ! Il faut croire que c’est relativement courant, la poignée a été remise en place et la génératrice mise en marche.

Tout ce qui attrait à cette génératrice est plutôt bricolé. Les fils sont dénudés et entrés directement dans la prise, tandis que l’instrument qui tient les bâtons d’étains est seulement une pince de câble à « booster » qui a été enroulée de ruban adhésif. Kevin, notre expert élé n’est pas convaincu de la sécurité du branchement, mais trouve ça tout de même assez débrouillard. Il faut préciser aussi que leurs lunettes de sécurité sont des fausses Ray-Ban ! Bon, il faut croire que c’est comme ça que ça fonctionne ici. Johnny, le soudeur, qui a été rebaptisé par Félix, fait du très bon boulot et travaille de façon sécuritaire vu les circonstances, c’est tout ce qui compte après tout.

Nous avons aussi commencé le crépis des murs intérieurs du bloc B. Un peu de finition, c’est excitant ! Par contre, il ne faut pas l’oublier, nous avançons les bâtiments comme suit : Bloc A; Bloc B et en dernier le Bloc C. Nous les faisons ainsi pour s’assurer d’avoir toujours du travail pour nos maçons et aide-maçons. Le crépis est une tâche plutôt défoulante ! Nous prenons une truelle et lançons du mortier sur les murs. Camille a eu la chance de travailler avec un des stagiaires qui n’a pas complètement compris le concept d’espace de travail. Lançant du mortier sur le bas du mur, il s’est mis à en lancer directement au-dessus d’elle. Nous avons vite appris l’importance de porter un chapeau pour cette tâche.

Au cours de la dernière semaine, nous avons aussi découvert un nid de souris dans une de nos poches de hockey. Ayant besoin d’un outil, Phil retourne à la maison où Cam y est déjà. Les deux commencent à chercher les outils quand Camille aperçoit pleins de crottes de souris. Elle demande donc à Phil de fouiller et, voilà, nous trouvons une petite souris et son petit nid. Au moins ici les souris sont petites et mignonnes contrairement à celle du Québec. Elle a grugé un petit bout de la valise mais, comme Phil dirait : une valise PRÉCI se doit d’avoir un peu de vécu !

Jeudi dernier, nous avons eu droit à un souper poutine et une petite soirée en équipe. Évidemment, c’est plus logique le faire le vendredi, mais jeudi il y avait une soirée prévue à Montréal pour accueillir la nouvelle équipe du PRÉCI. Pourquoi ne pas y participer à distance ? Nous avons donc mangé un bon repas québécois en équipe et avons joué à jungle speed !

Avant le surnom de la semaine, nous annonçons les pointages de notre tournoi de trou de cul. Depuis quelques semaines, après chaque repas ou presque nous jouons une, ou plutôt plusieurs, parties de ce jeu de carte ! On a donc commencé un classement et donné des points selon les positions. Nous avons notre champion en chef : Félix ! Malheureusement, Philip qui a appris à jouer ici au Rwanda, a éprouvé quelques difficultés dans ses débuts ce qui le garde au bas du classement avec un écart significatif. Voici le classement pour cette semaine :

Félix : 104 points

Camille : 69 points

Frédérica : 65 points

Kevin : 62 points

Marc-André : 47 points

Philip : 29 points

Finalement, le surnom de la semaine : Nyampinga ! Cela signifie la femme du village, celle qui est porte-parole des autres femmes. Le surnom a été donné à Frédérica pour sa présence auprès du contremaître sur le chantier.

Voici nos photos de la semaine :

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