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Semaine 14 et 15 de chantier : De la lumière !

 

PRECI2018 | Nous revoilà pour l’avant-dernier blogue ! Dans moins de 20 jours nous serons de retour au Québec, du moins pour la majorité des membres.

Depuis maintenant deux semaines, Kevin a résolu quelques problèmes d’invasion de souris de sauterelles dans sa chambre à l’aide d’un petit rang de briques devant l’entrée. Ah oui, il arrose aussi les briques de chasse-moustique, histoire d’augmenter les résultats. Vous comprendrez que ça l’a fait jaser les autres membres de l’équipe. Chico et Camille, un peu blagueurs, ont décidé de s’en prendre aux briques. Au début, ils bougeaient seulement les briques devant la porte avec l’aide de Félix. Puis une fois, ils ont décidé d’augmenter l’efficacité en faisant un mur de briques devant chaque porte de chambre ainsi que la porte de la cour arrière. Bon, ce n’est peut-être pas pratique, surtout considérant que Phil a fait tomber le mur devant la porte arrière en sortant de la douche. Au lieu de le démolir, nos deux comiques ont décidé de le refaire plus haut, histoire que personne ne puisse manquer le mur. Peut-être que Kevin trouvait ça moins drôle, mais Aimable le cuisinier a beaucoup rit !

Sinon côté chantier, ça roule à toute vitesse. Il y a maintenant un toit sur les trois blocs et même la façade de bois qui a été installé. C’est vraiment génial, car même avec la pluie, le chantier n’arrête plus. Nous avons aussi fait nos choix de couleurs pour le bâtiment et l’umupeinteur (peintre) à commencer son travail. Évidemment, on garde la surprise pour la fin ! Notre chef peinteur ; Gafotozi, sera aussi notre artiste. Il fera trois imigongo à l’avant du bâtiment, ainsi que quelques-uns dans le bâtiment. Un imigongo est une sorte d’art qui est pratiqué au Rwanda, nous en trouvons beaucoup à Butare et Kigali entre autres.

Toutes les pièces du bloc A et B ont maintenant un plancher dans toutes et des murs, ainsi que des portes. Parlant de portes, nous éprouvons présentement quelques difficultés techniques… Nous avons engagé un umusoudeur, le même que dans les blogues précédents, qui est loin d’être le meilleur, il tente toujours de faire une passe d’argent. Il a donc installé les serrures les plus basses gammes que nous pouvons trouver au Rwanda. Pour vous donner une idée les « bearings » de ses mécanismes n’ont même pas toutes les billes à l’intérieur et ne sont pas parfaitement ronds. Présentement, il y a seulement deux portes sur onze qui fonctionne correctement. Par chance, nous l’avons remarqué et il viendra changer toutes les serrures.

 

Pour ce qui concerne toute autre modification, nous avons trouvé un soudeur pour beaucoup moins cher, qui est plus fiable et surtout plus compétent. En plus d’être soudeur, il est menuisier. Quoi demander de mieux ? Seule chose, il avait une bobine défectueuse sur laquelle il a branché sa scie, lui et un aide-maçon se sont électrifiés et sont tombés du haut d’un échafaud. Nous avons eu très peur, mais tout le monde est sain et sauf. Le lendemain il a rapporté une autre bobine de fil.

Retournons un peu aux blagues de la maison, durant les deux dernières semaines, il y en a eu quelques-unes ! Nous vous affirmons que les suivantes sont les meilleurs depuis notre arrivée. Tout a commencé lorsque Marc a décidé que lui et Phil échangeaient tous les meubles de la chambre de Félix avec ceux du salon sur l’heure du dîner juste avant de retourner au chantier. Vous vous doutez que, dans le temps de le dire, Félix a réalisé que quelque chose clochait. Bon joueur, il a rigolé et a même décidé de passer une nuit dans le salon, ainsi nous avons eu une nouvelle salle à manger le temps de quelques repas.

Toutefois, cette même journée, Félix a eu à aller à la maison et a décidé de se venger. Il a d’abord pris le matelas de Frédérica et Philip pour le mettre à la place de celui de Marc. Il faut dire, la chambre de Marc et Camille est toujours infestée de puces de lit. Ensuite, il a pris le matelas de Chico et l’a caché. Vous vous dites sûrement qu’un matelas n’est pas si facile à cacher, mais vous vous trompez ! En quelques minutes, le matelas avait quitté la maison et n’était pas visible de l’extérieur. Pour ajouter du piquant, Félix a même décidé de laisser un indice sous forme de devinette. Après quelques heures de recherche Marc est venu à la conclusion : Mutzig (la bière du pays). Il se rendit donc au dépanneur en face pour y découvrir : aucun matelas. Un peu perplexe, il continua à chercher aux alentours et finit par trouver, dans un local vide, l’ancien appartement des stagiaires, son matelas ! Il put le récupérer le soir même après avoir attendu quelques minutes que l’homme ayant les clés soit retrouvé. Ce même soir, Gafotozi avait prévu de faire une blague à Félix en prenant la clé de sa chambre, mais malheureusement il l’a perdu !

Nous avons aussi profité de la semaine 14 pour passer un peu de temps avec nos employés en allant dîner avec eux. Étant en négociation sur les prix et la qualité de nos repas, nous avons pris la décision d’essayer les « restaurants » du village. Bon, il s’agit généralement d’un comptoir avec des petits pains ressemblant drôlement à des beignets, des avocats et des bananes. Assez simple, mais très bon et beaucoup moins cher. Nos employés étaient vraiment heureux de nous voir dans le village avec eux sur l’heure du dîner, Vestine, notre fameuse maçonne (la seule femme maçon), nous a montré les meilleurs petits restos et où trouver ce que nous voulions. Suite aux négociations, nous sommes de retour à la maison, mais nous nous sommes promis d’y retourner quelques fois par semaine pour l’expérience culturelle et, ce que nous ne disons pas, parce que certains membres commencent à se lasser des fameuses bananes bouillies !

Par chance, Pascal maçon, notre voisin, nous a invités à passer chez lui pour rencontrer sa famille. Seulement Camille et Frédérica y ont été, étant donné que d’autres membres étaient allés dans le passé. Ce fût une superbe soirée, nous avons chanté et discuté avec eux, les sœurs de Pascal parlent très bien anglais. La famille nous a ensuite donné des petits pois ! Un de nos aliments favoris et mélangé aux bananes bouillit, les bananes sont vraiment meilleures.

Le weekend dernier, nous avons aussi procédé à l’élévation des briques des latrines. Le poste aura six latrines se trouvant un peu à part du bâtiment, à quelques mètres à peine. Nous réalisons aussi, que nous avons été très chanceux dans notre première commande de briques et que finalement, nous n’aurons pas un si gros excédent, au contraire nous avons pile-poil le bon nombre. Les latrines avancent très vite et la semaine prochaine nous devrions les finir, surtout que nous avons reçu les portes de bois cette semaine.

Il est temps d’ailleurs que les latrines permanentes soient terminées, car pour le moment, nos temporaires ont passé un mauvais quart d’heure lors du dernier orage. Il y a eu de très forts vents qui arrachèrent une grande partie des bâches qui formaient le toit. L’avantage, il y a une belle vue sur les latrines permanentes lorsque nous nous trouvons à l’intérieur des temporaires.

Notre « teams » élé a aussi appris une réalité rwandaise à leur dépens : il n’y a pas de standards. Ils ont donc acheté des prises de courant universel pour tout le bâtiment, c’est très pratique vu que nous avons un conteneur d’équipement médical qui arrive tout droit du Québec. Seul petit pépin : les boîtes de jonctions ne fonctionnent pas avec tous les types de prises. Ils ont donc dû retourner la quasi-totalité des prises et effectuer quelques changements de boîte pour le laboratoire et la maternité, seules pièces ayant beaucoup d’éléments électriques avec des prises américaines.

Il y a aussi le début de l’aménagement du terrain extérieur. Ayant eu la confirmation que le district paierait une partie de l’électrification, nous avons pu entamer notre mur de soutènement. Évidemment, il s’agit d’un élément important, car vu notre localisation, au sommet de la montagne, la saison des pluies et la fréquence des glissements de terrain, notre bâtiment aurait pu être en danger. Nous sommes donc très heureux, d’enfin pouvoir débuter les travaux. Il y a aussi eu la fermeture de la piscine qui nous fournissait en eau, car dès demain nous aurons la récupération d’eau de pluie qui sera mise en place.

Pour ce qui attrait à la plomberie, l’intérieur du bâtiment est fini en quasi-totalité. Comme écrit plus haut, nous installerons les citernes demain, ensuite il ne restera plus que les lavabos !

Nous sommes à deux semaines de la fin, ça signifie donc l’arrivée de notre prochain visiteur : Thomas du PRÉCI 2017. Nous avons effectué une petite restructuration des chambres : Kevin et Camille échangent leur chambre, ainsi Camille sera avec Thomas et Kev avec Marc. La question qui se pose : que deviendra le mur de briques ? Croyez-vous que Chico acceptera de le garder ou Kevin devra-t-il s’en débarrasser ? Un autre point : Kevin attrapera-t-il les puces de lit ? Plusieurs questions qui sont toujours sans réponse, à suivre…

En ce qui concerne le problème de puces de lit de Camille, notre gentil cuisinier fera un traitement choc sur toutes ses affaires, y compris son matelas, elle peut donc avoir espoir de revenir de Kigali et ne plus avoir de puces de lit. Présentement, Chico et Camille sont rendus au point de se réveiller la nuit pour se gratter et se promener les jambes en sang au chantier dû à un grattage extrême. Comme dirait Chico, qui est le plus attaqué, on va attendre et ça va peut-être passer !

Nos prochains visiteurs seront les parents à Félix qui arriveront le 10 décembre en Tanzanie pour ensuite arriver à Kigali le 14 au soir. Nous sommes très heureux d’avoir tout ce beau monde avec nous pour fêter Noel !

Pour ce qui attrait à l’inauguration, nous avons enfin une date : le 21 décembre. Ça nous laisse le temps de terminer le bâtiment, ainsi que de recevoir le conteneur qui malheureusement a pris quelques jours de retard en chemin. Il devrait tout de même arriver avant notre départ, de toute façon, l’important c’est que le matériel médical se rende à destination et avec IDA Rwanda comme partenaire, nous ne sommes pas trop inquiets.

Voulant maximiser les journées de travail, nous avons décidé de faire préparer le mélange à béton d’avance. Félix et Camille commencent donc à 6h30 avec l’équipe de béton et s’assurent ainsi d’être toujours présent à 7h pour l’attribution des tâches. Félix, notre coordonnateur par excellence, est rendu avec un Kinyarwanda si bon, qu’il explique à tous les maçons leur tâche dans cette langue. Camille, notre non-Kinyarwanda par excellence, écoute chaque matin sans comprendre un seul mot de son discours ! Par contre, auprès d’Isaac, Chico, parlant peu, est celui parlant moins bien le Kinyarwanda. Bon ensuite, c’est relatif, Camille sait dire : « Bonjour », « Merci » et « Je vais au chantier », ce n’est pas si mal après tout !

Félix est très bon aussi dans l’échange de vêtement. Une fois, Jeannette, qui aime beaucoup Félix, lui a offert son pagne. Se sentant mal d’accepter un cadeau il a refusé et lui a offert de l’acheter. Après des semaines de négociations, la transaction s’est faite. Une chance qu’il n’a pas accepté le cadeau, car Aaron nous a appris que lorsqu’une fille offre un pagne à un jeune homme, ça revient au même que lui demander de sortir avec elle. Ajoutant à cette histoire le fait qu’elle a déjà dit à Félix et Kevin que l’endroit où trouver un amoureux est le Canada et qu’elle a dit à Félix : « I love you », nous pouvons affirmer que Jeannette à un œil sur Sauvy ! Assez mal à l’aise, Félix lui avait répondu : « Merci », lorsqu’elle lui avait déclaré qu’elle l’aimait, vous comprendrez que tous les umuzungu autour ont éclaté de rire.. Il faut croire que notre cher Kibonke a beaucoup de charme, il brisera certainement des cœurs en retournant au Canada.

Nous finissons sur le surnom de la semaine; celui d’Aaron. Depuis le début du chantier, nous avons surnommé Aaron : Chef chantier. Pour nous ça va de soi qu’Aaron est le chef chantier, il est un super gestionnaire, il a vraiment le tour avec les gens et tout le monde le respecte beaucoup. Sans lui, le projet entier n’aurait pu se faire, nous sommes très reconnaissants de son travail et heureux de pouvoir le compter parmi nos amis.

Voici les photos de la semaine :

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