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Semaine 1 et 2 : Arrivée au village et début du chantier !

Jour 1 , Arrivée au Village 1er septembre

Le jour J est enfin arrivé, le jour que nous attendons tous depuis que nous avons sélectionné le projet Tanzanie, l’impatience de découvrir le village de Nainokanoka et la communauté se fait sentir.

Au départ de Karatu, nous franchissons la frontière de l’aire de conservation de Ngorongoro sans encombre. Grâce aux permis, obtenus par Arpakwa, nous sommes affranchis des frais d’entrée du site de l’UNESCO qui s’élèvent normalement à 70$US par jour.

Une fois dans le parc, les paysages magnifiques de Ngorongoro défilent sous nos yeux émerveillés. Des vallées et forets à perte de vue, de nombreux Masaai, quelques buffles et zèbres. Sur ces chemins de terre très escarpés, la route sera difficile pour les camions de matériaux !

Dès notre entrée dans le village, un cortège de Masaai suit la voiture en dansant et chantant jusqu’au terrain appartenant à l’église, où l’école sera construite. Nous sommes intimidés devant cette communauté traditionnelle, tout sourires et réunis pour l’arrivée des Muzungu (blancs en Swahili). Les femmes et les enfants sont placés d’un côté et les hommes de l’autre, tous vêtus de couvertures massaï et de nombreux bijoux. Le père Denis et Lengai, le chef du village, viennent nous saluer.

Les discours de bienvenues prennent la place sur les chants, le chef de village s’assure de faire la traduction de l’anglais au langage Masaai, le Maa. La communauté nous remercie chaleureusement pour notre présence et s’engage à nous aider, à veiller à notre sécurité ainsi qu’à la réussite du projet. En cadeau de bienvenue, nous recevons de magnifiques couvertures Masaai que nous porterons dès que nous serons en dehors du chantier. Après avoir dégusté un délicieux repas, nous partons, fièrement vêtus de nos couvertures Masaai, visiter le village et les alentours. La nuit tombée, nous observons le ciel étoilé, sans aucune pollution lumineuse, totalement différent de celui que nous connaissons de l’hémisphère nord.

Pour cette première semaine, nous vivrons dans une maison appartenant à l’église, en attendant que les fundis (ouvriers), fassent des réparations pour rendre habitable notre future maison, qui est l’ancienne maison des rangers, à 15min de marche du chantier. Une voiture est mise à notre disposition, car il serait trop dangereux, à cause des animaux sauvages, de marcher depuis le chantier à la maison une fois la nuit tombée.

Nous prendrons nos repas dans la salle communautaire de l’église où Agnes et Pedro préparent des repas pour le Père ainsi que quelques personnes de la communauté et nous autres. Un repas classique se compose de riz, d’ougali (pâte de farine avec de l’eau, pas très gouteuse), de légumes verts cuits, de viande de chèvre et de fruits pour le dessert. Cependant, cette semaine exceptionnellement, une apprentie chef cuisinière, Nema, nous fera à manger ; crêpes, macaronis, soupe de potimarrons et pains maison, nous profitons de ses compétences pour manger diversifié.

Jour 2 , Premier jour de chantier

Dès 7h du matin, nous sommes réunis sur le terrain, avec Andréas et Emmanuel, les contres maitres et leurs ouvriers. Chacun aura 4 ouvriers sous leurs responsabilités, deux venant de Karatu et deux venants de la communauté Masaai de Nainokanoka. Suivant les plans élaborés par Architectes sans Frontières Québec (ASFQ) nous commençons l’implantation du terrain. Tandis que Audrey et Agathe scient du bois, Étienne et Charles les taillent pour en faire des piquets d’implantation. Nous apprécions le sérieux et l’expertise d’Andréas qui a plus de 30 ans d’expérience en construction. L’implantation commence par des points stratégiques délimitant le terrain. À partir de ces points, nous traçons les classes puis la cuisine et la cafétéria. L’implantation des fondations fait suite à celle des murs. Nous utilisons la méthode de triangulation et vérifions à plusieurs reprises les mesures. C’est une étape cruciale pour la construction. À 18h nous sommes surpris de l’efficacité de l’équipe, dès le lendemain nous pourrons commencer à creuser les fondations.

Chaque jour nos horaires seront 7h – 18h avec deux pauses, une à 9h30 pour le petit déjeuner ainsi qu’à 13h30, pour le déjeuner (ou diner pour les Québécois ?)

Après cette longue journée de travail, nous nous sommes reposés devant un film. Ici, le soleil se couche tôt, à 18h30 et le père Denis nous déconseille vivement de quitter la maison après cette heure-là. Nous passerons alors nos soirées à l’intérieur à lire, jouer aux cartes ou regarder les centaines de films ou séries dont Lucas dispose sur son disque dur. De quoi refaire notre culture cinématographique et littéraire durant ces 4 mois :D.

Jour 3 : Creusage des fondations

Certainement la journée la plus éprouvante. Quelque 160 mètres de fondations à creuser à 90 cm de profondeur. Nous embauchons, en plus, des personnes de la communauté pour nous aider. Tandis que les 6 membres du PRECI se chargeront des fondations d’une classe, les deux autres ainsi que la cuisine sont repartis parmi les fundis (ouvriers en Swahili) et la communauté massaï. Les employés sont payés à la tâche (et non à la journée), ils sont donc très efficaces et après des heures de piochage et creusage, nous arrivons à la fin de la journée, avec quelques courbatures, à bout de l’ensemble du creusage. Nous sommes fiers de notre équipe.

Jour 4 : Jour de marché

Mercredi nous avons passé une journée un peu moins intense sur le chantier, car c’était jour de marché ! Après avoir monté quelques armatures, des fondations et des colonnes, nous nous sommes rendus sur la place du village. Deux fois par mois, les Masaai de plusieurs villages se réunissent pour vendre des habits, des fruits et légumes venant de l’extérieur de Ngorongoro. Nous avons pu compléter notre tenue massai en achetant des tongs (gougounes en québécois) faîtes en pneus de moto ! Charles, Étienne et Lucas se sont également procuré un bâton Masaai, servant habituellement à guider le bétail. Nous avons pu nous mêler à la population grâce à nos deux cuisinières, Nema et Agnes qui faisaient la traduction. En échange d’une photo, Audrey et Agathe se sont fait offrir un bracelet, la communauté était très curieuse de notre présence et venait à notre rencontre. C’était aussi l’occasion d’acheter de l’équipement pour la cuisine de notre future maison.

Julianna, la chef femme du village, nous a fait visiter son boma et nous a présenté ces enfants. Elle nous a montré leur système de filtration d’eau, un filtre biosable. L’eau brunâtre provenant de la rivière n’est pas buvable, même les massaïs l’a traitent avec des filtres en céramique ou en sable. Nous allons en faire un également, nous ferons bouillir l’eau par la suite afin de diminuer notre consommation de bouteille en plastique.

Jour 5, 6 et 7 : (jeudi, vendredi et samedi )

Le chantier avance dans la joie et la bonne humeur sous le rythme de la musique de Lucas. Nous avons fait la première coulée de béton en mettant une pièce canadienne symbolique. Le camion de blocs de béton est arrivé à temps, et la communauté, incluant le chef du village et le Père Denis nous ont aidés pour le décharger, un beau travail de solidarité. Après l’école, les enfants se joignent à nous pour nous aider dans des tâches faciles, comme nous apporter des fils d’acier pour faire les armatures. Audrey et Agathe ont improvisé un cours de danse, beaucoup étaient intimidés, mais se sont sentis vite entrainés par la musique.

L’équipe s’est agrandie depuis que Charles et Étienne ont acheté 5 poules et un coq ! Le poulailler étant sur le même terrain que le chantier, il était facile pour eux de s’en occuper quotidiennement. Les journées sont également rythmées par les allées et venues de Masaai se rendant à l’église et promenant leur bétail de zébus et chèvres.

À la fin des journées de chantier, un thé chaud nous attend dans la salle commune de l’église et Agnès nous bout de l’eau dans des sceaux pour les douches. Tandis que Charles, Étienne et Mathieu aiment jouer aux cartes, à Pablo, Lucas, Audrey et Agathe sont ravis de pouvoir utiliser l’orgue et la guitare de l’église ? pour contrer les douleurs musculaires de nos efforts physiques, nous faisons aussi du yoga, ce qui nous fait un bien fou !

Jour 8 Dimanche

Jour de congé bien mérité pour l’équipe ! Par habitude, nous nous levons tôt et prenons le temps de déjeuner, lire, jouer aux cartes en attendant le beau temps. Étienne et Charles partent faire des réparations et améliorations dans notre future maison. Avec l’aide des fundis, ils ont aménagé une salle à manger et cuisine et coulé une dalle de béton, même en journée de congé, ils ne chaument pas. Mathieu, Audrey, Lucas et Agathe ont profité de la venue de Arpakwa pour parler logistique et préparer la deuxième commande de matériaux et réviser les salaires. Nous apprenons avec joie que c’est l’association Safari to School qui payera les cuisiniers à notre service. Cela représente des économies pour le budget du PRECI qui compenseront les dépenses élevées du transport de matériaux au village.

Après cette réunion, Lengai, le chef du village nous amène marcher dans le village. En effet, Nainokanoka est un village très étendu, nous habitons dans le centre-ville, mais beaucoup de bomas se trouvent en périphérie. Lucas voudrait acheter un âne, nous nous rendons donc jusqu’à l’éleveur. Les paysages sont magnifiques dans la vallée, nous croisons beaucoup de zèbres sur notre route. C’est une chance que nous avons de pouvoir circuler librement dans cette zone où les touristes ne se rendent pas. À notre déception, les ânes sont à louer et pas à vendre, car on aurait besoin d’un enclos pour le protéger des animaux sauvages. Nous en louerons surement un lorsque nous grimperons la montagne Loolmalasin, 3e plus haute montagne du pays, randonnée à prévoir pour un prochain dimanche !

En fin d’après-midi, nous avons joué avec les enfants. Nous mettons à leur disposition des cordes a sauté, ballons, hand spinner, et autres jeux gracieusement donnés par La Ronde enchantée. Quand nous sommes essoufflés après quelques sauts à la corde, les enfants, eux sont inépuisables.

Jour 9 et 10 : Lundi et mardi 10 septembre

C’est la deuxième semaine de chantier et nous sommes plutôt en avance, nous prenons donc le temps lundi de finaliser la deuxième commande de matériaux. Nous devons tout faire venir au village avant la saison de pluie, mi-octobre, après quoi la route pour se rendre ne sera plus en bon état. Nous rencontrons des difficultés liées aux réserves d’eau, le débit de la rivière est insuffisant et le chantier est ralenti. Nous avons besoin de beaucoup d’eau pour faire du béton et du mortier. Pour chaque bâtiment en cours de construction ( 1 cuisine, 3 salles de classe et un bureau) nous procédons aux mêmes étapes : Creusage à 90 cm des fondations, dispositions de grosses pierres, des armatures et des colonnes. Puis le béton est coulé. Une fois secs, nous disposons des blocs de béton (30kg chaque) tout le long des fondations. Ceux-ci sont soudés avec du mortier. 5 étages de blocs de béton sont nécessaires pour chaque pièce. Mardi soir, les étages de blocs de béton étaient déjà terminés dans les 3 salles de classe ainsi que le bureau. Heureusement, la pluie de mardi nous a aidés à humidifier le mortier et compenser le manque d’eau à la source. Tandis que Lucas, Audrey et Agathe disposent les étages de blocs de béton dans les fondations du bureau, Mathieu, Charles et Étienne coulent le béton dans les fondations de la cuisine et la cafétéria. Puis ils ont remblayé (remettre la terre dans les fondations) les 3 salles de classe à l’aide des enfants qui sont toujours ravis de participer au chantier !

La langue la plus parlée sur le chantier est le Swahili, nous apprenons le vocabulaire de construction comme Tofali (blocs de béton) ou cas mzuri (bon travail). Nous embauchons également des Masaai du village, leur langue maternelle est le Maa.

Jour 11 et 12 : Mercredi et Jeudi

Le chantier est ralenti par l’eau et la livraison de blocs de béton que nous attendons vendredi. En attendant, nous remblayons et aplatissons le terrain des salles de classe et du boma qui fera office de bureau, afin de préparer la coulée de la dalle de béton. Nous en profitons pour finir le chantier plus tôt, à 17h, et emménager dans notre nouvelle maison. Grâce à Lengai, nous avons rapidement eu des lits et des matelas. Nous récupérons le reste des bois pour nous faire des tables et des étagères. Nous allons être bien installés pour ces 4 mois.

Jour 13 : Vendredi

Le chantier continue avec la pose de roches sur les fondations dans le but de couler nos dalles de béton la semaine prochaine ! La pose de bloc de béton pourra également continuer avec la livraison que nous avons reçue ce matin. Étienne et Lucas partent à Karatu pour commander les matériaux et payer nos fournisseurs. Ils en profiteront pour remonter au village de la nourriture et le nécessaire pour la nouvelle maison de l’équipe. C’est également à partir de Karatu que nous avons pu publier cet article étant donné que la connexion Internet ne nous le permet pas à Nainokanoka !

À dans deux semaines !

L’équipe du PRÉCI 2019

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