À tous nos lecteurs,
Comme à notre habitude, nous allons commencer par vous mettre au goût du jour des grandes étapes de chantier passées ces deux dernières semaines et ensuite vous raconter quelques histoires et anecdotes.
Tout d’abord, tous les linteaux sont terminés. Les ouvertures sont donc prêtes à recevoir les fenêtres et portes qui sont en fabrication à la capitale depuis plusieurs semaines. On devrait les recevoir d’ici peu. Ensuite, pose de quelques rangées de briques au-dessus des linteaux jusqu’aux poutres de chaînage. La moitié de ces dernières sont d’ailleurs coulées. Sur les conseils de notre entrepreneur et des constructions locales, des consoles en béton ont été ajoutées au plan initial afin d’avoir un renfort supplémentaire. Tout cela pour vous dire que ces deux dernières semaines, le béton nous a collé à la peau! D’ailleurs, lorsque l’on réalise des éléments en béton, on pourrait croire que c’est assez rapide; mélange gravier, sable, ciment, eau et ensuite coule, « vibre » et le tour est joué. Eh bien non, ce n’est pas la coulée qui prend du temps, mais bien la préparation en amont. Sans compter l’apport des matériaux et le cassage de roche, il faut aussi du temps pour préparer les cages d’armatures et surtout faire face aux retardateurs en chef qui s’appellent coffrages et échafaudages! En effet, nous sommes en manque de planches de bois, ce qui nous limite dans les coulées. Nous ne pouvons pas couler toutes les poutres d’un coup, mais bien attendre que telles poutres soient coulées pour réaliser les suivantes. Eh oui, comme dans beaucoup de services, il faut faire la file d’attente pour être servi ! De plus, les coffrages qui sont réalisés dans le vide (une poutre et les consoles) demandent beaucoup plus de matériaux, de temps, de précision et d’ingéniosité!
Par ailleurs, toutes les fermes de toit sont terminées et donc prêtent à être posées dès que le moment sera venu. Ces éléments sont assez lourds et les gens du village sont déjà au courant que nous allons avoir besoin de beaucoup de bras pour les lever dans les airs! Ahh, nos entraînements au gym cette année nous sont d’une belle utilité sur le chantier !
On en profite d’ailleurs pour souligner la force des Malgaches. Ils paraissent petits, mais nous surprennent toujours par leur puissance, leur détermination et leur courage. Un exemple à suivre.
Nous avons également commencé les dalles dans plusieurs salles. Dans l’ordre des choses, il faut nettoyer la pièce, excaver un peu, compacter la terre le plus possible même si elle est déjà assez dure et niveler le tout afin d’accueillir une bonne couche de caillasse qui va être parsemée d’un délicieux coulis de béton par la suite. Pour faire ces tâches, la participation des villageois nous permet de faire rouler le chantier encore plus vite. Ils sont bons, rapides et de bonne humeur, que demander de plus ? Avec une bonne ambiance musicale en plus, toutes les troupes sont motivées !
Pour finir, depuis plusieurs jours nous avons commencé l’organisation de l’inauguration du centre de santé qui aura lieu officiellement le jeudi 14 décembre. D’ailleurs, pour les plus aventureux, vous êtes les bienvenues pour l’occasion! Comme tout événement, il faut s’y prendre d’avance, d’autant plus que l’inauguration d’un nouveau bâtiment comme celui-là est sacrée à Madagascar et comporte différentes procédures à suivre. Mais, on vous en dira plus dans les détails le moment venu. En gros, on prépare les invitations, pense à l’animation, la nourriture, l’emplacement, etc… Les gens du village, et nous aussi, ont hâte à cet événement et à l’ouverture du centre médical. Cela éviterait beaucoup de stress des villageois comme quand, par exemple, nous avons amené d’urgence une femme qui allait accoucher au centre de santé à une heure de route du village avec le véhicule des sœurs comme les villageois n’en ont pas. Et pour vous mettre en contexte, aller à ce centre, c’est faire face à des millions de bosses et de trous qui brassent les petits ventres dans une noirceur qui empêche de voir plus loin que le bout de son nez les crevasses et autres dangers. Sans compter le fait que nous avons dû attendre longtemps pour avoir de l’essence, sommes restés coincés dans un trou de boue et que nous avons eu une crevaison ! Cette histoire ne présente qu’un échantillon des besoins et en étant sur place, nous comprenons davantage la nécessité urgente d’un centre médical dans ce beau village. Le premier jour de chantier, lors de la bénédiction du terrain, un villageois a d’ailleurs dit « je me sens déjà guéri ».
Félicitations à Frédérica, Camille, Félix, Kévin, Philip et Marc-André pour leur entrée dans la grande famille du PRÉCI. Nous vous invitons à aller rencontrer cette nouvelle équipe du PRÉCI 2018 et à les soutenir dans leur projet. Bienvenue dans l’aventure et profitez de chaque instant, ils sont PRÉCIeux.
Veloma Taoul ! (Au revoir tout le monde)
L’info malgache du jour
Cette dernière fin de semaine, nous avons eu la visite de bénévoles en or ! Dada et Mama de Rajuàn (Jean-Simon) qui étaient en voyage à Madagascar sont venus nous visiter au village. Eux aussi sont sortis de leur zone de confort pour vivre l’expérience; pas d’eau, ni d’électricité, un rat sous le lit, une tête de poule dans l’assiette, etc.. (Ahah) Ils ont aussi partagé avec nous la vie de chantier en mettant la main à la pâte! Ils nous ont également ramené des petites surprises du Québec, une commandite de brosse et pâte à dents, une tonne de marionnettes pour enfants fabriquées par le Cercle des fermières de Joliette et plein de beaux cadeaux pour les enfants du village. Encore merci, Diane et François, pour votre visite et votre aide.
L’info anodine du jour
La terre d’Ambatofotsy est gorgée de délicieux fruits et légumes naturels, bio, colorés, juteux, qui goûtent le soleil. Nous allons vous présenter la petite reine de la semaine : la mangue ! Le lundi 23 octobre était un grand jour : celui de la première mangue dégustée! Il y a énormément de manguiers et de sortes différentes en plus. Nous nous régalons tous les jours avec ce fruit sucré jusqu’à s’en lécher les doigts. On espère vous avoir fait saliver un peu.