Blog

Semaine 1 et 2 du chantier – Début des fondations

Lundi 13 septembre

Après un agréable voyage en bateau de Dakar à Ziguinchor qui a duré 13h, nous sommes finalement arrivés en Casamance. L’humidité encore plus prononcée que dans la région de Dakar s’est fait ressentir dès notre arrivée. Après avoir fait quelques commissions à Ziguinchor, nous prenons finalement la route vers Tendimane. À notre arrivée, le comité de l’ADIT (Association pour le développement intégré de Tendimane) nous attendait afin de nous accueillir au village et de tenir une réunion dans le but de présenter le projet et les plans. Nous avons pu, par la suite, goûter à un des plats traditionnels sénégalais, soit le tieb bou dien, un plat se composant de riz, poisson et quelques légumes. Un vrai délice! Nous avons terminé la journée en visitant l’école en place, l’endroit où nous allions passer les trois prochains mois à construire les deux nouvelles salles de classes.

Le tieb bou dien : repas traditionnel du Sénégal

Mardi 14 septembre au vendredi  17 septembre

Le chantier débute dès le lendemain de notre arrivée avec les premières livraisons de sable et gravillon. Nous commençons par désherber le terrain afin de faciliter l’implantation du bâtiment avec l’aide de quelques gens du village. Après avoir délimité les fondations, c’est l’excavation qui débute vers la fin de la semaine. Nous nous rendons compte bien vite qu’il est extrêmement difficile de travailler sous la chaleur et l’humidité de la Casamance, avec des températures tournant autour de 43°C et un facteur humidex de 60 à 70%. Nous devons nous arrêter souvent pour boire de l’eau et même arrêter complètement de travailler entre 12h et 15h car la chaleur est trop accablante. Pourtant, nous faisons connaissance avec nos maçons qui travailleront avec nous pour tous le projet et qui travaillent toute la journée en ne prenant qu’une petite pause de 30 minutes vers 13h. De plus, les maçons se prénommant Ama, Ouzman, Yaya et Ekoito, ont une moyenne d’âge d’environ… 60 ans!!! Yaya est le cadet de 53 ans et Ama le doyen avec plus de 70 ans. Pendant que nous devons nous arrêter boire de l’eau aux 30 minutes, les « petits vieux » travaillent sans relâche en pelletant, creusant, piochant trois fois plus vite que nous. D’ailleurs, du haut de ses 61 ans, Ouzman possède un « six pack » qui ferait tourner encore bien des têtes au Canada… Nous terminons notre journée de vendredi en jouant un match de soccer contre les enfants du village.

Panorama de l’école à notre arrivée (avec Rom qui fait des conneries)

Samedi 18 septembre

Nous débutons notre journée en allant travailler un peu au chantier puisque les maçons travaillent six jours par semaine. Vers 10h, nous quittons vers le plus gros village du Sénégal, Thionk Essyl, afin de visiter une école construite par une firme espagnole et terminée tout récemment en 2020. Nous y allons afin d’observer les méthodes de construction qui ont été utilisées et ainsi nous inspirer pour notre propre chantier. Nous faisons la rencontre de Lamine Sambou, un menuisier du village qui a participé à au projet et qui nous fait la visite du complexe scolaire. Malgré que nous avions appris dès notre arrivée au village que la saison des mangues se terminait au mois d’août, c’est à Thionk Essyl que nous sommes parvenus à trouver quelques mangues dans les arbres. Nous avons donc pu nous faire une petite réserve que nous avons ramené au chantier pour partager avec nos nouveaux amis les maçons. Nous terminons la journée en allant encourager l’équipe senior de soccer de Tendimane qui avait un match contre le village voisin Diourou. Une défaite crève-coeur de 1-0, mais que voulez-vous…on ne peut pas tous les gagner!

Salle de classe à l’école de Thionck Essyl

Dimanche 19 septembre

Journée de repos! Nous en profitons pour dormir un peu plus et aller visiter le bord de la petite rivière tout près de Tendimane. Un barrage construit dans le début des années 2000 permettant de filtrer le sel de l’eau et ainsi pouvoir l’utiliser pour les cultures a réduit considérablement le courant. Il est donc préférable de ne pas s’y baigner, puisque l’eau est un peu stagnante (malheureusement). Nous passons l’après-midi avec quelques enfants dont certains s’amusent à nous faire des tresses. La journée de repos s’achève en préparant la semaine qui est à venir sur le chantier.

Panorama de la rivière

Lundi 20 septembre au samedi 25 septembre

Nous avons pris la décision d’engager un stagiaire en génie civil se nommant Sekou. C’est également le gardien de l’équipe senior de soccer de Tendimane. Il apporte son aide sur le chantier, et c’est une autre « machine » qui, à lui seul fait le travail de nous cinq réunis. Lundi, Alexi et Pierre-François sont allés à Ziguinchor pour faire des commissions alors que Romuald, Maël et Marc ont continué de creuser les fondations. Le lendemain, c’est au tour de Maël et Marc d’aller à Ziguinchor pour rencontrer des fournisseurs alors que les autres terminaient l’excavation. Mercredi, nous commençons enfin à couler le béton des semelles. Nous commençons avec une couche de béton de propreté sur lequel sera déposé les armatures et le béton des semelles. Les mélanges de béton se font à la pelle et dans une brouette. C’est également mercredi que nous avons pu assister à la première danse du « Kumpo », une danse très rythmée qui met en scène des esprits de la forêt, tels que le Kumpo lui-même, qui est comme une boule de feuilles de rônier (une sorte de palmier) avec un bâton sur la tête qui donne l’impression de flotter, le Samay, un esprit méchant ayant un masque à cornes qui fouette les enfants et finalement le Niasse, un esprit qui a un masque avec un bec. Ils dansent tous au rythme des tamtams et toute la jeunesse du village y participe.
Le coulage du béton des semelles continue jusqu’à la fin de la semaine, parfois interrompu par les féroces orages de la Casamance en saison des pluies. Lors de cette semaine, nous allons également visiter le village de Diourou, le village voisin de Tendimane qui est majoritairement catholique. Nous goûtons alors à « l’eau de cajou », une boisson alcoolisée composée du jus fermenté extrait de l’enveloppe de la noix de cajou qui goûte… le vinaigre. Heureusement que Marc a pris l’initiative d’en acheter une bouteille, on va se régaler! La semaine se termine avec la fin du coulage du béton de propreté. Nous sommes maintenant prêts à débuter le découpage de l’armature pour le début de la semaine trois.

Panorama du chantier

Dimanche 26 septembre

Une autre grasse matinée bien méritée pour débuter notre journée de repos. Même la chaleur qui s’accentue plus la journée avance et la mélodie créée par les cris des chèvres et des moutons élevés dans la cours sur laquelle donnent nos fenêtres de chambre ne parviennent pas à nous sortir de notre sommeil. Par la suite, le groupe se sépare; Alexi, Maël, Marc et Romuald vont faire une promenade pour aller voir des rizières alors que Pierre-François part visiter un quartier du village. L’équipe se rejoint par la suite pour une grande danse du Kumpo regroupant deux villages. Juste avant, Maël et Marc préparent des crêpes pour nos hôtes ainsi que pour l’équipe; un régal! Pour ce qui est de la danse du Kumpo, quelques-uns d’entre nous se sont risqués à essayer danser au rythme endiablé des tamtams, sans grand succès. Au moins, les locaux nous trouvaient bien drôles. Nous nous apprêtons alors à passer une bonne nuit de sommeil afin de débuter la troisième semaine du chantier. Notre objectif : Terminer la coulée des fondations en semelles filantes et semelles isolées.

Related Posts