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Semaine 7 et 8: La saison des pluies arrive à grands pas

Samedi 12 et dimanche 13 octobre

Pendant que Lucas et Charles étaient partis à Karatu, le reste de l’équipe a été forcé d’arrêter le chantier dès midi par manque de travail. En effet, nous attendions avec impatience les briques et tôles pour monter la troisième classe ainsi que le bureau, et de disposer les tôles du toit sur la charpente. La saison des pluies a commencé et notre fournisseur ne pouvait pas nous acheminer les briques nécessaires, car celles-ci devaient être séchées puis brulées avant d’être transportées. L’état des routes ne nous facilite pas la tâche. Lucas et Charles ont même dû allonger leur séjour à Karatu en raison de la pluie. Nous avons cependant la chance, à Nainokanoka, d’être épargnés du mauvais temps…pour le moment.

Agathe, Audrey, Étienne et Mathieu ont eu l’honneur d’être conviés à un mariage Maasai. Accompagnés du cuisinier, Petro, ils se sont rendus à la cérémonie dans une zone un peu reculée de Nainokanoka. En chemin, ils se sont arrêtés chez Petro qui était fier de leur présenter sa femme et sa fille de 6 mois.

Arrivée au mariage, une place d’honneur nous était réservée, à côté du Père Denis, ce qui ne manque pas de nous mettre mal à l’aise. Nous qui souhaitions nous faire discrets, c’était raté ! Le mariage à l’église, où les époux se sont échangé les alliances, a eu lieu avant la cérémonie à laquelle nous assistions. La mariée ainsi que sa mère étaient vêtues de la même façon, une longue robe violette avec de nombreux bijoux. Le marié, Mingati, était en rouge, couleur symbolique maasai. Avant notre arrivée, Petro nous annonce qu’il y aura un wedding cake à la cérémonie. Nous étions excités à l’idée de manger du gâteau, mais à notre grande surprise le « wedding cake » était en fait… une chèvre ! Sous les chants et applaudissements des invités, la chèvre sacrifiée, offerte par l’époux, est disposée au centre de la cérémonie. C’est d’abord les époux qui s’échangent un morceau de chèvre, puis le père du marié avec la mère de la mariée. Ensuite, les invités étaient encouragés à faire des dons au nouveau couple contre lesquels il recevait un morceau de viande de la part de la mariée. Chacun d’entre nous a pu goûter au « wedding cake ». Aujourd’hui, les mariages forcés ne sont plus la norme et il s’agissait d’un mariage par amour. La tradition maasai veut que la famille de la jeune mariée décide combien de vaches devra donner le marié, au maximum de 10. Pour ce mariage en question, c’est 10 vaches qui ont été offertes au père de la mariée.

Lundi 14 octobre

Le jour de l’Action de grâce au Canada est aussi férié en Tanzanie qui honneur l’anniversaire de la mort de Julius Kambarag Nyerere, celui qui a enclenché l’indépendance du pays, leur premier président. Lucas, Charles et Arpakwa sont revenus au village et nous sommes partis en matinée avec Elias, un ami de Arpakwa et guide, au petit cratère d’Olmoti. À seulement 30 minutes de marche, nous découvrions une vue qui surplombe la vallée. Nous pouvions observer Nainokanoka avec plus de hauteur. C’est à cet endroit que la chute d’eau de la rivière Munge alimente le village et que les Maasais amènent leurs bétails pour s’abreuver. En après-midi, nous nous sommes rendus chez Arpakwa où nous étions conviés pour le dîner. Trente minutes de voiture plus tard, nous trouvions un petit village et la maison de notre partenaire qui vivent également avec sa femme, sa fille, ses frères et leurs enfants ainsi que 3 adorables chiots. Arpakwa nous a proposé d’en prendre un, ce qui nous a enchantés, mais nous avons vite découvert que ces chiots étaient pleins de puces, et nous ne voulions pas nous attacher pour devoir les abandonner à notre départ. Après un bon repas de riz, de pommes de terre au beurre et de viande de chèvre, nous avons eu l’honneur de nous faire servir la fameuse soupe massée à base de bouillon de viande, du gras de la viande et d’herbes, les maasais en boivent le matin, et jusqu’à 1 litre lorsqu’ils sont malades. Disons que le goût est… spécial, aucun de nous n’a demandé de portion supplémentaire, c’était déjà une épreuve de finir une première tasse sans grimacer. Arpakwa était fier de nous présenter à ses proches, en particulier à sa mère que nous avons rencontrée dans son boma. Les bomas sont les maisons rondes en terre cuite où vivent les maasais. Au centre, le feu enfume la pièce circulaire qui ne présente aucune ouverture ni lumière. C’est impressionnant de voir le parcours de notre partenaire, qui a étudié en Italie et qui a grandi dans un boma. Étant plus jeune, il marchait 28km aller et retour pour aller à l’école primaire. Depuis, une école a été construite dans le village ce qui facilite l’accès à l’éducation pour les jeunes enfants.

Du Mardi 15 au Samedi 19 Octobre

Les matériaux nécessaires à la poursuite du chantier ne sont toujours pas arrivés. L’équipe profite alors de cette semaine de congé pour faire des marches, de la course à pied, de la lecture, des jeux de cartes ou encore observer les animaux sauvages. Nous nous sommes habitués à voir des zèbres, qui viennent brouter, le soir, devant notre maison, et plus récemment un bébé léopard qui rôde, ainsi que de gros singes. En nous éloignant un peu du village, nous pouvions également observer des autruches, des buffalos et des antilopes. Nous nous réjouissons d’avoir pris de l’avance sur le chantier et patientons jusqu’à l’acheminement des matériaux sur le site de construction. Nous prions pour que la pluie cesse afin de reprendre le chantier !

Dimanche 20 octobre

Jour d’élection dans tous les villages du Ngorongoro ! L’équipe se rend au centre du village pour prendre la température sur les élections du futur chef du village. Deux candidats sont en liste, le chef du village actuel, Lengai et un autre villageois opposant. La communauté attend patiemment leur tour de voter devant l’école primaire. Ils sont appelés par noms de famille et certains patientent des heures ! En fin de journée, les résultats tombent et c’est l’opposant au chef du village actuel qui est élu : nous n’avons pas encore eu la chance de le rencontrer. En début d’après-midi, nous nous sommes rendus, avec notre voiture, au village d’Arpakwa. Pour la plus grande joie d’Étienne, conducteur avéré, il y a d’ énormes trous de bouette sur la route de terre et nous avons plutôt intérêt à fermer les fenêtres pour ne pas nous faire éclabousser, une ride digne des meilleurs parcs d’attractions ! L’ambiance est aussi agitée au village d’Arpakwa où la communauté élie leur nouveau chef. Lucas détourne leur attention en faisant voler son drone, au ravir de notre partenaire.

Lundi 21 et mardi 22 octobre

C’est enfin la reprise du chantier et tous les employés sont ravis ! La bonne humeur règne et les ouvriers nous offrent un véritable show de danse ce qui ne manque pas de faire rire toute l’équipe. En attendant les livraisons de matériaux, nous commençons à creuser les fondations des murs des latrines pendant qu’Étienne et Maki finissent de creuser le trou des latrines, à 10m de profondeur. Ils remplissent des seaux de terre qui sont ensuite tirés à la surface par Mathieu et Pascali. C’est une tâche périlleuse, ils remonteront à la surface à l’aide d’une corde, à la force de leur bras. Le camion avec les tôles est livré en fin de journée.

Mardi c’est l’arrivée tant attendue des briques. Nous commençons à monter la 3e classe ainsi que les murs, au-dessus de la ceinture, de la 1re classe jusqu’au toit. Phénomène inattendu, il a grêlé !

Dans la nuit entre mardi et mercredi, à 4h30 du matin, un bruit sourd résonne dans la maison. Nous nous sommes habitués à être réveillés par Mathieu qui parle et cri dans son sommeil, mais cette fois-ci il est tombé à terre ! Il revenait du centre de santé où il s’est rendu, en pleine nuit, après avoir fait une réaction allergique à une piqure d’insecte. Nous avons la chance d’habiter à 5 minutes de marche du centre de santé où un médecin est disponible 24h/24h. Celui-ci lui a administré une piqure anti-allergie. C’est en revenant du centre qu’il a trébuché et est tombé. Nous avons eu une bonne frayeur, mais heureusement sa blessure à la tête, suite à sa chute, n’est que superficielle, bien qu’elle lui a surement couté quelques neurones ? Il a pu reprendre le chantier mercredi après-midi.

Mercredi 23 et jeudi 24 octobre

La journée de chantier commence fort, car nous recevons un gros camion de briques à 7h15 du matin ! La chaîne humaine se met en place pour décharger les 2000 briques. À 9h, la tâche est terminée, l’équipe de chantier prend une pause bien méritée pour prendre le thé, accompagné de délicieux chapatis, dans un restaurant au centre du village.

Jeudi, les murs sont montés jusqu’au niveau des fenêtres pour la 3e classe. Notre cuisinier s’est absenté à Karatu pour amener sa mère à l’hôpital, nous déjeunons donc au restaurant du village, avec Lebura (notre fidèle ouvrier massé), et Andréa (chef de chantier), qui nous offre gracieusement ce repas. Pour une bonne portion de riz avec des pois et des légumes, cela coute 1000 shillings tanzaniens, soit 57 sous canadiens (ou 40 centimes d’euros), ou 2000 shillings tanzaniens avec de la viande.

Vendredi 25 octobre

La semaine s’achève et nous sommes contents du travail accompli. Tous nos matériaux ont pu être acheminés jusqu’au site, nous sommes rassurés ! Alors que Mathieu et Lucas se rendent à Karatu pour effectuer les derniers paiements aux fournisseurs et préparer la prochaine commande de matériaux, le reste de l’équipe attend la venue des parents d’Étienne qui resteront 4 jours à Nainokanoka.

L’équipe du PRÉCI 2019 aimerait également souhaiter la bienvenue à l’équipe du PRÉCI 2020 qui a été formée cette semaine ! Nous avons bien hâte de vous rencontrer !

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