D’autres aventures du PRÉCI au Rwanda !
Nous y voilà, nous avons terminé notre premier mois de chantier et nous ne perdons pas le cap. La pose de briques a commencée en début de semaine 4 et c’est vraiment excitant de voir les murs monter si vite !
Encore une fois, il s’agit de deux semaines chargées en aventures. Tout d’abord, la chambre de Marc et Camille a eu son lot de visites. Leur fenêtre est située côté sud, qui est la direction d’où viennent les vents dominants. Donc un soir, pendant que Phil, Sauvy et Frede prenaient une douche sous un déluge, la pluie en profita pour aller saluer le plancher de la chambre de notre duo nommé plus haut. L’oreiller à Camille y a passé aussi. Ils ont alors mis du « duck tape » sur la fenêtre depuis l’extérieur et bougé les lits. Jusqu’à présent c’est une réparation réussie. Sinon, ils ont eu la visite de puces de lit, qu’Aimable (le cuisinier) a eu la gentillesse de faire disparaître avec un puissant insecticide. Dernière visite : des souris. Les souris bougent, donc Kevin aussi a eu la chance d’en avoir dans sa chambre. L’important, c’est qu’elles ont plus peur de nous que nous ne pouvons avoir peur d’elles. Généralement quand on les voit, elles fuient.
Plus sérieusement parlons du chantier. En milieu de semaine 4, nous étions rendus à la pose de l’armature des colonnes du bloc A. Il y a déjà 15 rangs de briques installés et nous pouvons tranquillement voir les pièces se former. Lors de la pose de briques, nous avons implanté les fenêtres et les portes. Un travail rigoureux a dû être fait car les maçons étaient entrain d’oublier la fenêtre comptoir de la pharmacie! Ça aurait été compliqué de donner les médicaments aux patients.
Mercredi le 21, nous avons terminé la pose de brique en pleine pluie. Étonnement, ce fût un moment fort agréable. Vers 14h30 nous nous sommes réfugiés dans le hangar lorsque la pluie et les nuages sont arrivés. Ici, nous attendons pendant 2 heures la fin de la pluie avant de retourner les employés chez eux. Donc 40 personnes dans un hangar d’environ 20 m2. Profitons donc de l’occasion pour passer un bon moment avec nos employés. Nous avons dansé et chanté sur des airs rwandais mais aussi québécois comme le classique : « Ça fait rire les oiseaux ». Il faut dire que les rwandais sont de sacrés danseurs. Nous avons fini cette aventure dans le hangar avec une partie de LIMBO ! Ce sont de loin Vestine (une maçonne), Félix et Kevin les grands champions.
Voyant que la pluie était pour rester, nous sommes retournés poser de la brique sous la pluie car il restait du mortier. Même sous la pluie, tout le monde a gardé son efficacité et sa joie de travailler. Vraiment un très beau moment, nous sommes très choyés d’avoir pu vivre une expérience comme celle-ci.
Parlant de météo, un autre événement est arrivé à Gatofozi et Kev lors du retour à la maison. Partant plus tôt pour ne pas être mouillés, car la pluie allait arriver c’était clair, ils ont été surpris par de forts vents, une pluie torrentielle et de la grêle. Ils étaient trempés, tandis que le reste de l’équipe qui était au chantier sous le hangar, est revenue toute sec.
Un événement important de la semaine : les données internet de Philip. Pour faciliter les communications et la gestion, nous avons séparé les données par duo. Philip et Frédérica partagent donc le même téléphone, désolé pour leurs familles qui n’ont pas eu de nouvelles au cours des derniers jours, vous comprendrez mieux ici le pourquoi. Évidemment, nous les avons dépanné, mais ce n’est pas pareil que de pouvoir prendre un téléphone le soir avant d’aller se coucher pour dire à leurs proches qu’ils sont en vie et vont bien. Au Rwanda, la gestion des données/minutes n’est vraiment pas comme à la maison. Pour commencer, il faut acheter une carte SIM et il en existe deux sortes : téléphonique/3G et 4G/LTÉ. Philip a pris celle téléphonique/3G, sans le savoir. Une fois la carte SIM achetée, il faut se rendre à un bureau de la compagnie, MTN dans notre cas. Parlant de bureau, nous faisons référence à une table sur le bord de la route ou un écriteau en craie sur un bâtiment abritant un coiffeur par exemple. Philip s’y est rendu et y a mis 10 000FRW (environ 15$), comme Camille et Kevin ont fait sur leur cellulaire. Une fois l’argent mis, le compte a un crédit et en entrant des codes précis, nous pouvons acheter ce que nous appelons un « bundle » qui est par exemple 6GB/mois. Philip entre le code et dépense tout son crédit en 4G. Rien. Pas d’internet. Ne comprenant pas, il va à un comptoir MTN et demande de l’aide en français/anglais/kinyarwanda. La dame ne comprenant pas trop, lui met 10 000 autre FRW et lui fait racheter un autre « bundle » toujours en 4G. 20 000FRW plus tard, toujours rien. Découragé, Kevin, notre technicien en herbe, tente de l’aider et finalement comprend la différence de carte SIM. Il lui fait donc acheté pour 500 FRW une autre carte SIM de 3G. Nous nous sommes dit que ça suffisait les dépenses, testons sur de plus petites sommes. Finalement, Phil et Frede sont reconnectés à internet, mais ne parlez pas trop de data avec Philip ! Le reste de l’équipe a trouvé ça plutôt drôle de le voir essayer par tous les moyens d’avoir des données, surtout que c’est loin d’être le gars technologique.
En début de semaine 5, nous avons découvert près de la station à mélange de béton une livraison de moellons enterrés. Nous voulions agrandir l’espace d’entreposage de gravier et sable lors de la découverte. En s’informant, nous avons appris qu’il y a plusieurs années de cela, un projet de ferme agricole devait avoir lieu sur notre terrain. Le projet n’ayant jamais abouti, Kevin et Félix ont passé la semaine à déterrer les moellons et nous avons hérité d’une livraison gratuite. Très belle surprise !
Nous en avons profité pour appliquer un peu de génie industriel dans tout ça. Pour le moment, le concassage de roche en gravier représente une étape critique, car c’est long. Toutefois, nous avons réalisé qu’il y avait d’énorme perte : plusieurs morceaux se perdent à côté des stations de travail. Nous avons donc délimité chacune des stations et avons demandé que le dernier 20 à 30 minutes de chaque journée soit utilisés pour faire le ménage près des postes. Depuis, nous avons réussi à augmenter la cadence et avons une grosse quantité de gravier pour nos prochaines coulées.
Étant à temps dans notre échéancier, nous ne travaillerons plus systématiquement le samedi. Le week-end dernier, nous en avons donc profité samedi pour se reposer et dimanche pour aller à Muramba chercher nos vêtements rwandais. Comme l’édition de l’an dernier, nous nous sommes fait faire de superbes vêtements traditionnels du pays. Nous avons très hâte de vous les montrer, mais ça ira seulement à l’inauguration.
Sinon, au courant de la dernière semaine, nous avons coulé les demi-colonnes des blocs A et B. Les briques du bloc A montent maintenant jusqu’à 2,2 mètres de hauteur. Le coffrage des deuxièmes demi-colonnes a débuté jeudi dernier, la coulée de la dernière partie des colonnes sera très certainement faite dans les prochains jours. Le bloc C, tant qu’à lui, se fait à « temps perdu ». Lorsque nous avons des temps morts, par exemple lors d’une cure de béton, nous envoyons les maçons sur le C. Ainsi, nous nous assurons que tous les employés aient toujours du travail.
Parlant d’employés, nous sommes heureux d’accueillir plusieurs stagiaires sur notre chantier. Ça a commencé il y a quelques semaines avec Joselyn, qui est une étudiante en architecture ici au Rwanda. Elle avait participé à la mission exploratoire de « Architectes Sans Frontières ». On vous met la vidéo qu’ils nous ont fait parvenir suite à leur mission. Encore un gros merci à l’organisme pour son dévouement dans notre projet. Revenons aux stagiaires. Il y a Alain qui est un étudiant en génie civil. Il est d’une grande aide aux maçons. Finalement, depuis lundi, nous avons 10 futurs maçons en stage avec nous. Leur programme serait l’équivalent au Québec à un DEP pour devenir charpentier-menuisier.
Il y aussi Frédérica qui a appris un nouveau métier : porteuse d’eau. Sur le site, nous avons une « jerry can » et une petite tasse pour que les employés puissent boire. Voulant être gentille, elle voit que les employés ont très chaud et elle décide de prendre la « jerry can » et de leurs servir de l’eau. C’était se mettre le doigt dans l’engrenage. Maintenant, quand les employés ont soif, ils appellent Frede. Ça reste un beau moment où elle apprend les noms de nos employés.
Félix et Philip ont eu une idée géniale cette semaine, installer les deux hamacs. Théoriquement, nous avons seulement deux cordes à hamac, donc un seul peut être suspendu à la fois. Par contre, les deux garçons ont réalisé que celui à Philip est plus bas que celui à Sauvy. Ils ont donc superposé les deux. Phil s’est donc ramassé sous Sauvy pour une petite lecture. Pour mieux imaginer le tout, voici une petite photo de nos deux joyeux lurons :
Finalement, cette semaine nous avons quelques pépins avec l’électricité. Ne vous inquiétez pas, aucune nouvelle électrification ! Seulement que les soudeurs de nos futures portes et fenêtres sont arrivés à Kinanira. Ce village est celui où se trouvent notre maison et l’électricité. Il se situe aussi à 5 min de Kunturo. Samedi dernier, ils ont commencé la production utilisant l’électricité à profusion et lundi, ils ont fait sauter tout le réseau… Présentement, les lumières «flash» continuellement et nous n’osons plus brancher la tablette et l’ordinateur pour éviter les sous et surtension. « This is Africa ! ». Les panneaux solaires sont sortis tous les jours et Kevin, notre gars ÉLÉ, nous rappelle sans cesse la nécessité de l’énergie solaire.
Le moment tant attendu, le surnom de la semaine : Dongozi. Au Rwanda tout est très hiérarchique et nous devions avoir un chef pour faciliter le projet, nous avons choisi la personne en charge des communications avec notre partenaire locale. Philip a donc eu comme surnom Dongozi, qui signifie chef du groupe en kinyarwanda. Autre surnom qu’Isaac s’est lui-même donné et qui nous fait bien rire : Docteur en matière de conduire la moto.
Voici les photos de la semaine :