Inde 2014

Le projet est réalisé en collaboration avec Jeunes Musiciens du Monde (JMM), un organisme à but non lucratif québécois ayant vu le jour suite à l’instauration d’une école en Inde en 2002. Leur mission en Inde est de permettre le développement socioéconomique de cette région en offrant gratuitement aux enfants des familles moins bien nanties pour une période de 10 ans : l’éducation musicale et traditionnelle (anglais, mathématique, science, etc.), les vêtements, la nourriture, le logement et les soins de santé appropriés. Après avoir vécu un grand succès en Inde, JMM a décidé d’étendre sa vision jusqu’au Québec en instaurant quatre nouvelles écoles de musique, afin de lutter contre le décrochage scolaire et contribuer à l’épanouissement des jeunes en milieu populaire en offrant des activités parascolaires.

 

Depuis 2002, l’école a acquis une solide renommée régionale et a réussi à tisser une relation de confiance avec les acteurs locaux et les familles des bénéficiaires. Les 200 élèves étudient avec assiduité et conviction et, aujourd’hui, près d’une trentaine d’entre eux ont atteint le niveau collégial et s’y distinguent. Par ailleurs, ils sont invités régulièrement à donner des concerts sur différentes scènes de la région.Au cours des années, l’équipe de l’école a su assurer les fonds nécessaires au fonctionnement de l’école ainsi qu’à l’acquisition de matériel pédagogique, mais l’infrastructure reste basique. Ceci a un impact significatif sur l’efficacité de l’enseignement ainsi que sur l’entretien du matériel. Les infrastructures de chaque classe ont atteint leur durée de vie utile. Ce sont des structures non permanentes et qui possèdent plusieurs défauts : entretien élevé, poussière et humidité durant les quatre mois de la mousson. En effet, par leur toit en tuiles d’argile ainsi que leurs murs et planchers en torchis, ces bâtiments nécessitent un entretien constant pour les maintenir en condition d’utilisation. Le manque d’infrastructures durables se faisait donc sentir, ayant de la difficulté à protéger convenablement les enfants des fortes pluies présentes lors des quatre mois de mousson.Voilà pourquoi l’équipe du PRÉCI a reçu le mandat de construire des infrastructures durables pouvant combler les lacunes d’espace de la KSV et alléger la charge de travail liée à la maintenance des bâtiments.

Projet 

Pour respecter la philosophie de la KSV, l’équipe du PRÉCI 2014 devait prendre tous les moyens nécessaires afin d’ériger un bâtiment avec des matériaux durables et locaux, tout en respectant l’environnement de la KSV. Il était aussi important de créer une section de campus agréable pour ses occupants tout en conservant la fluidité de cet espace.La conception des infrastructures et du design a été réalisé en collaboration avec des architectes et des ingénieurs indiens provenant de la ville de Bangalore.C’est avec une superficie totale de 203 m² d’espace intérieur et de 250 m² d’aménagement extérieur en pavé que ce pavillon est devenu le cœur du site de la KSV.

Une fois arrivés en Inde, les six membres de l’équipe ont rencontré les architectes à Bangalore afin de discuter du concept final des bâtiments. Le groupe se dirigea par la suite sur le site de la KSV pour y démarrer le chantier. L’entrepreneur suggéré par Adam Woodward, le directeur de la KSV, est présenté au groupe du PRÉCI afin de planifier les travaux. Puisque les plans finaux n’étaient pas encore tout à fait terminés, il a été convenu que l’équipe du PRÉCI se chargerait de l’entièreté des travaux relatifs à la préparation du site ainsi que de l’excavation. À la suite de ces travaux, l’entrepreneur pourrait alors se fier au plan final afin de fournir les différents types d’ouvriers nécessaires à la réalisation de chacune des sections de travail. Ce dernier assura également au PRÉCI que l’exécution de sa section de travail ne dépasserait pas le budget établi.

Bien que l’entrepreneur se soit chargé de fournir des ouvriers pour le restant des travaux, l’équipe du PRÉCI a joué un rôle indispensable. En effet, l’équipe a dû gérer l’ensemble du projet tant pour l’approvisionnement des matériaux, le contrôle de la qualité des travaux, le suivi de l’avancement du chantier que pour la coordination entre l’entrepreneur, le directeur de l’école et l’architecte. L’équipe a aussi travaillé à la sueur de son front en aidant tous les jours les ouvriers.

Malgré la volonté de l’équipe, le chantier a ensuite pris beaucoup de retard. Le directeur de l’école, les ouvriers du chantier et même les enfants présents sur le site s’accordaient pour dire qu’il était impossible de réaliser le projet avec le temps restant. Après avoir nagé à contre-courant pendant environ 2 mois au travers d’une culture indienne incomprise par les membres du PRÉCI, un changement de stratégie a dû être mis de l’avant. Le PRÉCI devait trouver une façon de contourner la méthode de construction en série adoptée chez les entrepreneurs de cette région, mais inadaptée pour l’implantation de plusieurs bâtiments. Voilà pourquoi l’équipe a décidé d’engager ses propres sous-traitants afin de rattraper le retard des travaux. Avec tous ces nouveaux travailleurs, le chantier pouvait alors compter jusqu’à 45 employés par jour. L’équipe a aussi dû abandonner sa seule journée de congé afin de faire rouler le chantier 7 jours sur 7 et parfois même, jusqu’à tard dans la nuit.

C’est avec les efforts combinés des travailleurs locaux et des membres du PRÉCI 2014 que les trois bâtiments du pavillon à vocation éducative ont ainsi pu être complétés le lendemain de Noël.

Après le départ du PRÉCI 2014, il restait encore quelques petites tâches de finition à compléter pour que l’entrepreneur et les sous-traitants soient libérés de leurs obligations. Arjun, le responsable des constructions de la KSV, s’est assuré de faire compléter ces derniers travaux en l’absence de l’équipe du PRÉCI. Aujourd’hui, le pavillon est complètement opérationnel. Chaque jour, des centaines d’étudiants, une dizaine de professeurs et bénévoles déambulent sur ce pavillon contenant le coeur de tous ceux qui ont participé à sa construction.

Voir les détails de la construction et des difficultés rencontrées dans le rapport final (section suivante).