
Vacances à Pak Lay
On a commencé la semaine avec trois jours de congé bien mérités parce que c’était la fête bouddhiste, Kathina, marquant la fin de la saison des pluies et du carême, une grosse célébration ici au Laos. On en a profité pour partir à Pak Lay, où se tenait le festival des pirogues. Imaginez une course de bateaux-dragons, avec de la musique (à un volume illégal), des cris et une foule complètement survoltée. C’était intense, chaotique… et absolument génial.

Nous en avons profité pour encourager Kai, notre cuisinière, qui participait à l’une des courses. C’est vraiment comme notre petite maman du chantier : toujours souriante, elle nous prépare les meilleurs repas. Pendant que nous l’encouragions, nous avons d’ailleurs croisé Dong, son assistante. Son nom ne ment pas : en lao, Dong signifie « danser », ce qui lui correspond parfaitement puisqu’elle adore mettre l’ambiance et faire la fête. Ensemble, elles forment un duo d’enfer qui nous permet de manger comme des rois et des reines.

L’heure de vérité ! ! !
De retour sur le chantier, c’était une grosse journée un peu stressante. C’était l’heure du décoffrage des colonnes. Verdict… trois colonnes sur quarante-quatre avaient quelques petits « nids d’abeilles ». Rien de dramatique : un peu de mortier, un peu de béton, et hop, ni vu ni connu. Sans blague, nous avons pris la décision de détruire certaines parties de ces trois colonnes afin d’y recouler du béton. On voulait s’assurer que chaque colonne soit structurellement conforme à nos attentes. On n’était pas mal fier·ères de voir le résultat de tout notre travail. Pour être franc·hes, ça faisait vraiment chaud au cœur de voir enfin le fruit de toutes ces semaines de travail !


Vendredi, les travailleurs et les gars ont commencé à monter les murs extérieurs de l’école, et on a vite réalisé que c’était une tâche bien plus complexe qu’il n’y paraît. Disons que Julien avait surtout besoin des coachs Louis et Amine, les pros de la maçonnerie. Bref, Julien est vite devenu le spécialiste du transport de briques plutôt qu’à leur pose… chacun son talent. De son côté, Lucas présentait la conception de la toiture à nos contremaîtres.
Pendant ce temps-là, Justine et Jeanne avaient une mission cruciale : enlever tous les clous des coffrages pour pouvoir les ranger correctement. Toute. La. Journée. Un duo redoutable d’efficacité et de jasette. Les coffrages sont ressortis super bien rangés (et bien divertis).
Le lendemain, les gars ont continué à poser les briques pendant que Justine et Jeanne… finissaient ENFIN de déclouer les coffrages ! Une victoire célébrée comme il se doit (dans leurs têtes, au moins).
L’équipe de rêve
Pendant que les filles cognaient des clous, la plupart des travailleurs étaient en mission pour monter les murs. On en profite pour vous en présenter de nouveaux :
• Pon, l’homme qui place quatre briques pendant qu’Amine et Louis en posent une. Un vrai pro ! Depuis qu’il sait bien prononcer nos prénoms, il s’amuse à les crier à tue-tête à travers le chantier.
• Lon, le plus rapide du chantier ! Toujours partout à la fois, toujours en train de tout faire… et toujours avec le sourire ! On se demande honnêtement s’il dort des fois, mais une chose est sûre : on l’adore.
• Ham, le petit frère de Pon, toujours mystérieux, mais incroyablement serviable. C’est le meilleur pour vibrer les colonnes à l’aide du marteau : un coup par-ci, un coup par-là, et le tour est joué !



Dimanche, c’était au tour de Jeanne et Justine, sous l’œil attentif d’Amine, de s’initier à la maçonnerie. Justine a rapidement compris pourquoi Julien s’était reconverti en transporteur officiel de briques, tandis que Jeanne appréciait simplement de faire autre chose que d’enlever des clous des coffrages. Pendant ce temps, Julien, la calculatrice humaine du groupe, s’est attaqué aux finances pour assurer le suivi de toutes nos dépenses (avec un sérieux presque effrayant).
De leur côté, Louis et Lucas supervisaient la pose des fenêtres tout en prêtant main-forte aux travailleurs. Une journée bien remplie, mais efficace !
Bloc à bloc
Lundi a été une grosse journée ! En avant-midi, nous avons continué à monter les murs, puis en après-midi, nous avons eu une rencontre avec les chefs du village et le directeur de l’école. Cette rencontre nous a permis de discuter de plusieurs projets secondaires que nous sommes en train de planifier. On leur a demandé leur avis et ce qu’ils aimeraient améliorer pour l’école, le terrain… et peut-être même pour le village !
On ne veut pas tout vous révéler tout de suite (il faut bien garder un peu de suspens), mais on peut quand même vous glisser quelques idées. Disons que ce ne sont pas les idées de projets qui manquent ! Parmi elles, la construction d’une clôture autour de l’école, et peut-être même un terrassement avec un terrain de soccer pour les enfants… mais chut, vous n’avez rien entendu ! Rien n’est encore coulé dans le béton.

Le lendemain, l’équipe a commencé à couler les linteaux au-dessus des fenêtres, rebaptisé « les longerons » par Louis au grand désespoir de Jeanne, Lucas et Amine. On commence vraiment à avoir un choc en voyant l’école prendre forme.
Le reste de la semaine a été un bon mélange des tâches suivantes : déplacer des briques, monter les murs et réaliser les coffrages pour les linteaux / longerons. Nous avons laissé la tâche de monter les murs du haut à nos maçons d’expérience pendant que nous nous concentrions sur le transport des briques. Jeanne et Justine chargeaient les brouettes de briques, Julien et Louis les transportaient, et Amine et Lucas s’occupaient de les décharger. Les filles ont vite compris que le chantier avançait plus vite quand on mettait l’orgueil de Louis et Julien en compétition pour savoir qui pouvait transporter le plus de briques dans une brouette. Cette technique a fait ses preuves et a beaucoup fait rire tout le monde. Le transport des briques a été terminé très rapidement, plus de 5 000 déplacées au total !

Déjà la moitié du projet
Ces deux dernières semaines marquent déjà la moitié du projet, et on est vraiment content·es de voir tout le chemin parcouru jusqu’ici. Elles se sont terminées avec l’objectif de couler les colonnes des toilettes et du château d’eau. Malheureusement, la pluie, encore bien présente, nous en a empêché·es. Pas de souci, les travailleurs nous ont plutôt invité·es à aller pêcher des poissons et cueillir des escargots dans les rizières derrière le terrain de l’école. Ce fut une expérience assez drôle de se retrouver dans un marécage, avec de l’eau jusqu’aux genoux, à plonger les mains dans la vase pour attraper de gros escargots bien gluants ! Une façon, disons-le, assez originale et vraiment amusante de conclure nos semaines et de terminer cette première moitié de projet avec le sourire !





