
Départ vers Don Phoung
Le 25 août marque officiellement le grand départ vers le Laos pour l’équipe du PRÉCI 2025. Nous avons décollé de Montréal vers midi, entouré·es de plusieurs parents et ami·es venu·es nous dire au revoir. C’est donc entre une grande excitation et une petite tristesse de quitter nos familles que nous avons pris notre envol vers le Laos.

Le vol fut très long, plus de 25 heures avec une escale à Séoul. Certain·es ont dormi, d’autres étaient trop excité·es pour fermer l’œil. Le trajet a été difficile et interminable, mais nous avons été chaleureusement accueilli·es par notre partenaire à l’arrivée.
Vers minuit, nous avons atterri à Vientiane, la capitale du Laos. En sortant de l’avion, le choc fut immédiat : chaleur et humidité nous ont frappé·es dès les premiers pas. Ken, notre partenaire, était là avec le contremaître (Saisana) et sa femme (In Peng). Nous avons partagé notre premier repas ensemble dans un petit restaurant de rue, l’un des rares encore ouverts la nuit. Comme disait Ken, c’était leur petit McDo local. Pour ceux et celles qui avaient encore de la difficulté à saisir l’ampleur de ce qui nous attendait, le choc a été rapide. Pour la majorité d’entre nous, c’était un premier séjour en Asie, alors chaque détail nous fascinait. Après toutes ces heures passées en avion, nous étions heureux·ses de retrouver un lit à l’hôtel, même si le sommeil n’est pas venu facilement à cause du décalage horaire de 12 heures.
Le lendemain matin, mercredi, nous avons retrouvé Ken pour faire quelques commissions dans la capitale. Nous avons magasiné plusieurs matériaux pour la construction et acheté quelques petites choses pour notre hébergement. Nous avons aussi eu la chance de visiter une école primaire et d’échanger avec des professeures afin de mieux comprendre les besoins et les points à améliorer dans une école au Laos. Plus tard, en nous promenant dans la ville, nous avons découvert de nombreux temples et profité de l’ambiance unique de la capitale.

Le soir, nous avons partagé un repas dans un restaurant un peu plus chic avec Ken, Saisana et In Peng. C’est là que nous avons découvert la véritable intensité des piments laotiens, lorsque Lucas a croqué un piment entier en pensant que c’était un haricot. Toujours rester à l’affût ! La scène nous a tous et toutes beaucoup fait rire. De son côté, Amine a fini par s’endormir à table, victime du décalage horaire.
Jeudi a été notre dernière journée à Vientiane. Nous en avons profité pour jouer les touristes et faire encore quelques achats pour notre hébergement. Ce que nous retenons de la capitale, c’est surtout l’accueil incroyable des habitant·es. Entre les “Sabaidee” (bonjour en laotien), les petites blagues et même les vidéos surprises qu’on prenait de nous, l’expérience a été très amusante. Le seul problème demeure le décalage horaire, qui continue de nous fatiguer.
Première journée au village
Après un trajet éprouvant, entre côtes interminables, boue et quelques sueurs froides, nous avons fini par arriver au village, sain·es et sauf·ves. À notre arrivée, le chef du village, le directeur de l’école, ainsi que le contremaître et sa femme nous attendaient autour d’une table. Les femmes des travailleurs avaient préparé le dîner, et nous avons été chaleureusement accueilli·es. Plusieurs enfants du village étaient aussi présent·es et s’amusaient à nous saluer et à rire en nous observant. Lors du repas, une petite gaffe est venue pimenter le tout : Lucas, le maladroit, a pris l’assiette qui se trouvait devant le chef du village. Bref, encore un moment qui a bien fait rire tout le monde.

Côté hébergement… surprise ! Deux bâtiments étaient prévus, mais un seul était disponible, et il manquait un mur. Pas de problème : avec des moustiquaires, des bâches, quelques planches de bois et l’aide des travailleurs, nous avons vite construit un hébergement digne d’un palace. En revanche, contre les bibittes, ce fut un échec. Mention spéciale au gigantesque gecko qui a décidé de squatter la chambre des filles. Nous avons aussi tenté d’aider à construire la douche… disons que planter des clous n’est pas encore notre spécialité ; les travailleurs ont bien ri de nous. La journée s’est terminée par une petite réunion avec le contremaître, en espérant nous habituer rapidement à nos nouveaux logements… et que les geckos ne deviennent pas nos futurs colocs.
Les premiers jours de travail
Dès le lendemain, la journée a été marquée par une chaleur extrême. La saison des pluies est bien installée, mais la chaleur et l’humidité demeurent écrasantes. Pas question de ralentir : nous avons tout de suite commencé l’implantation de l’école et l’excavation. Alors que le départ semblait prometteur, le “méchant Lucas” est venu gâcher notre enthousiasme en annonçant qu’il fallait creuser 40 centimètres de plus pour les 44 semelles de fondation. Disons que ça a causé un petit froid chez les villageois·es et les travailleurs, qui avaient presque tous et toutes terminé de creuser.

Tout le village est venu prêter main-forte, chacun·e une pelle à la main. Justine et Jeanne ont passé plus de six heures dans le même trou, sans en voir le bout, à creuser les semelles des fondations. Les villageois·es, amusé·es, venaient les observer : voir deux filles creuser sans relâche les faisait beaucoup sourire. Disons que vers la fin, c’était surtout leur égo qui creusait pour elles.
Nous avons bu de l’eau comme jamais pour éviter les coups de chaleur, mais nos vêtements n’ont pas survécu aux litres de transpiration. Pas grave, ça nous donne un nouveau style ! En fin de journée, les travailleurs nous ont fait goûter l’alcool de riz et, pour briser la glace, nous sommes ensuite allé·es chercher quelques Beer Laos afin de célébrer cette première journée de travail intense.
Administratif et imprévus
Lundi, la journée a commencé par une petite cérémonie locale, organisée à chaque fois qu’un nouveau bâtiment est construit à Don Phoung. Cette bénédiction a lieu lorsque les premières colonnes sont montées, afin d’apporter chance et prospérité au chantier. Un petit panier garni de fleurs a été installé tout en haut des colonnes, et de la monnaie locale a été lancée sur les semelles de fondation. Louis en a profité pour y laisser notre trace en lançant une pièce de 1 $ canadien !
Les autorités du village, ainsi que tous les travailleurs, s’étaient réunies pour célébrer ce nouveau départ, dans une ambiance à la fois festive et joyeuse.
Le même jour, Justine et Julien sont parti·es au district pour tenter d’ouvrir un compte en banque. Les deux ont rencontré le chef du département de l’éducation, mais, encore une fois, quelques imprévus ont empêché la démarche d’aboutir. Pas question de baisser les bras : dès le lendemain, Julien a finalement réussi à ouvrir un compte avec l’aide du contremaître et de sa femme. Pendant ce temps, le reste de l’équipe poursuivait le travail sur les fondations.
Les jours suivants n’ont pas été de tout repos. Côté construction, le “méchant Lucas” a apporté plusieurs modifications, avec l’accord du contremaître et du reste de l’équipe, pour s’assurer que le bâtiment soit le plus durable possible. Entre autres, il a ajouté plusieurs étriers aux colonnes d’armature, rajouté une couche de sable sous les semelles de fondation, coulé une couche de béton de propreté pour renforcer les fondations, et même rallongé la fosse septique de 1,20 m de large. Ces ajustements nous ont donné un surplus de travail, mais tout le monde est fier de contribuer à la construction d’un bâtiment plus solide que jamais.
L’armature des colonnes et le coulage des semelles sont maintenant terminés ! Nous avons commencé le coffrage des colonnes, juste avant notre première journée de congé bien méritée, le dimanche.

Ce dimanche, nous avions prévu une sortie en ville ! En fait, plus exactement dans un petit village à une heure de route : Pak Lay. Ici, les journées de congé sont très importantes pour les travailleurs et les habitant·es de Don Phoung. Elles sont rares mais précieuses, puisqu’elles ont lieu selon le calendrier lunaire, soit environ deux fois par mois.
Pour l’occasion, tout le monde sort ses plus beaux habits, et nous aussi, afin de rejoindre notre partenaire à Pak Lay. Nous avons eu la chance de visiter une école secondaire, dans un état malheureusement très dégradé, qui pourrait accueillir un futur projet de notre partenaire SKL. Cette visite nous a permis de nourrir davantage notre inspiration pour nos propres actions. Elle nous a également permis d’identifier les points critiques à prendre en compte si nous voulons construire une école solide et durable dans le temps.
Nous avons terminé la journée par un passage au marché, avant de reprendre la route vers notre nouveau chez-nous.


Bref, ces premiers jours ont été marqués par les défis, la chaleur, les rires et un travail acharné. Le village nous accueille avec une générosité incroyable, et déjà, nous savons que cette expérience restera gravée dans nos vies. La langue reste un défi important, mais notre lao s’améliore à vue d’œil. Nous voulons remercier chaleureusement Google Traduction, qui nous a été d’une aide essentielle durant ces deux premières semaines.



