Vietnam 1996

Le Viêt-nam est le troisième plus gros producteur de riz au monde. La méthode employée le plus couramment pour sécher le riz consiste à l’étendre sur l’asphalte en bordure des routes et à laisser le soleil faire son œuvre. Mais comme on s’en doute, les désavantages du séchage à l’air sont nombreux : contamination par la saleté, variations des périodes d’ensoleillement durant l’année, attaque des insectes et parasites, exposition à la pluie et au vent, etc. Cette façon de faire entraîne la perte du tiers des récoltes, en plus de produire un riz de piètre qualité. Il existe déjà au Viêt-nam de grands séchoirs à riz mais ceux-ci ne répondent pas aux besoins des petits producteurs moins fortunés. Nous voulions donc créer et implanter un concept de séchoir peu coûteux et adapté aux régions pauvres du centre du Viêt-nam.

Pour notre projet, nous avons eu la collaboration de la  » Station d’encouragement agricole du district de Dai Loc « , une organisation viêtnamienne qui promeut les nouvelles technologies dans le secteur agricole. Le type de séchoir que nous leur avons proposé était expérimental et devait pouvoir être construit avec des matériaux disponibles sur place. Le but était notamment d’offrir un prototype de séchoir pouvant être dupliqué et éventuellement devenir plus économique ou plus performant. Le design du séchoir a été avant tout conçu pour le riz, mais on peut facilement l’utiliser pour du maïs, du manioc, des fruits, du tabac ou du poisson.

Le plus gros changement que nous avons dû apporter à nos plans préliminaires, suite à des discussions avec nos collaborateurs vietnamiens sur les conditions du terrain, fut celui des fondations. Nous avons appris d’une part qu’en saison des pluies, l’eau pouvait monter jusqu’à un demi-mètre au-dessus du niveau le plus bas des terres, et que conséquemment, certaines fondations seraient submergées, et d’autre part que le sol, composé d’argile, pouvait être sujet au tassement. Nous avons donc dû opter pour des fondations ayant une plus grande surface et procurant une meilleure capacité portante.

Ce changement engendra un plus grand volume de terre à excaver dans une argile durcie comme du roc par la saison sèche et a nécessité beaucoup d’efforts pour creuser au pic et à la pelle. Cette étape enfin terminée, nous avons mis une bonne couche de gravier compacté pour permettre de drainer l’eau sous les fondations.

Les étapes de construction :

• Implantation et préparation du terrain
• Excavation
• Acier d’armature ou béton (fondations et colonnes)
• Montage de la structure
• Toiture
• Passerelle sur la circonférence du séchoir
• Aménagement du grenier pour stockage
• Conduit d’aération dans le plancher
• Installation du systèmes de doseurs
• Installation des portes
• Construction des plateaux et supports de plateaux
• Système de déchargement
• Construction d’un petit bâtiment pour abriter la fournaise
• Finition extérieure

Le système retenu pour le séchoir fut celui de plateaux chargés de minces couches de riz qui sont effleurées par de l’air chaud qui circule entre les plateaux. Le principe général du séchage est le suivant : au moment où l’air chaud entre en contact avec le grain de riz froid, il se produit un transfert de chaleur et le grain perd une certaine quantité d’eau. Un autre paramètre important que nous avons dû considérer est le volume d’air à faire circuler dans le séchoir.