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Semaines 14 et 15 : La dernière ligne droite… et ses virages!

Du 20 novembre au 3 décembre 2022

Les dimanches, c’est pour explorer!

Le matin du 20 novembre, l’équipe se réveille au village Danthary II, après une bonne nuit de sommeil dans une case. Nos hôtes nous ont préparé un délicieux petit-déjeuner : thé, café, pain, bananes, tarot et riz sucré. La majorité de l’équipe a eu un coup de cœur pour le riz sucré, qui avait le goût familier du pouding au riz, miam!

Petit-déjeuner
Halimatou et les enfants du village
À la prochaine, Danthary !

Nous profitons ensuite de notre dimanche de congé pour rendre visite à Elhadj Cellou, un ami chez qui nous croyions nous être rendu lors de la semaine 8. Un malentendu avait fait en sorte que nous avions visité le village de quelqu’un d’autre! C’est donc cette semaine que nous nous sommes rattrapés et avons pris le temps d’aller le voir chez lui. Son petit village, Pilimini Dow, se trouve au sommet d’une montagne et c’est uniquement sa famille qui y vit.

Il avait fait patienter ses chèvres ce matin là afin que nous puissions assister à leur libération. Cela nous a bien fait plaisir, les chèvres un peu moins! Tous les jours, elles sont libérées, quittent en brousse pour manger et reviennent avant la tombée de la nuit.

Nous avons ensuite visité les installations de son frère qui est un exportateur de fonio. Il possède plusieurs équipements pour réaliser ses activités. Pour clore la visite, on nous invite à passer la nuit de samedi prochain à ce village. On a bien l’impression que tout le monde est au courant de nos séjours passées dans les villages adjacents et que plusieurs veulent nous recevoir à leur tour, ce qui nous fait bien plaisir!

Notre ami Elhadj Cellou
Vers la prochaine destination

La journée de congé se poursuit avec notre chauffeur de triporteur Alimou et notre guide Adama, qui nous conduisent vers un grand marigot que ce dernier avait découvert lors d’une récente exploration des environs. La route était magnifique et nous faisait traverser la brousse, des rivières et des immenses champs de fonio. Question de poursuivre prudemment le reste du chemin qui est plus accidenté, nous laissons le triporteur derrière nous et poursuivons à la marche. Vraiment, nous n’étions pas déçus à notre arrivée à la destination ; le terrain était vaste avec des petites chutes, des rochers et une belle rivière qui partait vers plusieurs directions. Nous avons facilement trouvé un endroit tranquille où nous baigner, entre les femmes qui lavent les vêtements et les garçons qui jouent dans l’eau. Toute l’équipe a bien apprécié ce moment de découverte et de rafraîchissement (mis à part le moment où un cadavre de veau a traversé le cours d’eau, rip).

Une équipe heureuse d’être contente
Arrivée sur le site
Retour à travers les champs de fonio

À notre retour à Pilimini, nous sommes choyés de voir qu’une famille remplit des bidons d’eau à la pompe. Notre maçon et réparateur de pompes, Alhassan, avaient réussi à remplacer les pièces défectueuses en après-midi et c’était un succès!

La pompe qui pompe finalement!

La journée se termine avec de délicieux fatayas au poulet préparés par nos cuisinières, Mariama et Diarray.

Changement de plan! (littéralement)

Lundi, c’est la routine de chantier qui reprend. 8h00, rencontre de début de journée avec tout le monde et le travail commence! Toute la semaine, les maçons poursuivront le minutieux travail de finition extérieur en crépissant les colonnes et les ceintures. Les menuisiers, de leurs côtés, sont prêts à attaquer la pose du toit. Comme mentionné dans le dernier blogue, nous réfléchissons à des méthodes sécuritaires d’assembler, de soulever et d’installer les madriers sur le toit et ce n’est pas chose facile. Même les ouvriers nous répètent qu’il sera très difficile de surélever la charge de trois madriers sur toute la portée, et nous sommes bien d’accord avec eux. De plus, la forme irrégulière des madriers ne permettra pas de faire un bon assemblage, surtout avec les outils disponibles : clous et marteaux. Après plusieurs échanges avec notre ingénieur au Québec, une solution est trouvée. Il s’agit de couler une poutre de 25 par 65 cm en béton armé avec du fer 14 (diamètre de 14mm) qui traverse le centre des trois classes à la hauteur du toit, afin de réduire la portée de moitié. Cela nous permet d’installer uniquement des madriers simples dans les classes. Pour les bureaux, c’est l’orientation des madriers qui change afin d’avoir une portée qui permet l’installation de madriers simples. Cette solution nous soulage puisque la charge à soulever sera beaucoup moins lourde et qu’il n’y aura pas d’assemblage à faire, mais elle apporte d’autres défis. Pour soutenir la coulée des poutres, il faut couler les dalles dans les classes rapidement et ajuster le reste de l’échéancier afin de ne pas retarder les travaux. La journée se termine avec la présentation de ce nouveau plan d’action à tous nos employés.

Rencontre de début de journée
Le sous-préfet, l’ancien et l’actuel principal du collège, le général de la commune et des membres du ministère de l’education en visite

Le lendemain, on commence la journée avec l’installation des madriers dans les bureaux. En soirée, on sort toutes nos lampes de poche afin de couler la dalle de la première classe. C’est nos employés qui ont proposé l’idée de travailler des heures supplémentaires en soirée, ce qui nous permet de réaliser plus de tâches et ce, sans la chaleur du jour. Tout le monde était très motivé et le travail s’est fait hyper rapidement (sûrement grâce à la playlist des années 90 qui jouait)!

Dalle sous les étoiles

Mercredi, c’est une quinzaine de bénévoles de Pilimini Centre qui arrivent sur le chantier. Ils nous viennent en renfort afin de couler la dalle d’une deuxième classe. C’est toujours agréable de voir la communauté mettre la main à la pâte et de constater leur sentiment d’appartenance au projet grandir.

Au cours de la journée, tous les madriers sont installés dans les bureaux et on attend la livraison des chevrons pour poursuivre la pose du toit. La journée de travail se conclue avec la préparation des mélanges de sable et de gravier pour la coulée de la dernière salle de classe le lendemain.

Trois mois pour l’équipe, trois sachets de sauce poutine

La veille marquait trois mois depuis notre départ de Montréal. Nous célébrons alors avec la préparation de trois sachets de sauce poutine pour accompagner du poulet, des frittes et du pain afin de souligner notre anniversaire d’équipe. C’est le ventre bien rempli des délices du Québec que nous nous rendons au café pour visionner le match de la coupe du monde du Canada contre la Belgique. Évidement, tout Pilimini encourageait le Canada et ce fut une belle soirée malgré la défaite de notre équipe!

À gauche avec les lunettes, Yéro notre ménager qui nous a dit qu’il allait à la mosquée ce soir. Faut croire qu’il s’est égaré en chemin!

Qui est le coupable?

Le lendemain matin, on coule la troisième et dernière classe. En tout, c’est 125 sacs de ciment soit 8 m3 de béton qui ont été coulés en moins de 48 heures. On peut presque dire que notre main d’œuvre fait compétition à un camion malaxeur et une pompe à béton! Bien que nous nous efforçons de bien barricader les zones où le béton est fraîchement coulé, des petites mains et des petits pieds arrivent parfois à se frayer un chemin et à laisser leur marque… à vous de trouver les coupables! De leur côté, les menuisiers installent le fond du coffrage de la poutre dans une première classe afin que l’armature puisse être attachée.

À qui appartient la trace de main?
Juge Amadou tente d’associer la trace de sandale à son propriétaire

Commissions à Labé

Aïssatou, Halimatou et Karimata prennent la route de Labé vendredi matin pour y rejoindre Cherif, notre contremaître. Après un retrait d’argent à la banque, nous faisons une tournée des fournisseurs pour s’assurer d’un bon suivi des matériaux restants à faire livrer : tôle de toit, chevrons, portes et fenêtres, bureaux, peinture et pancarte du nom de l’école. Nous profitons également du fait d’être à Labé pour acheter quelques denrées rares comme des pommes et un gros pot de lait en poudre, ainsi que pour faire l’achat de quelques souvenirs personnels (principalement des tissus!).

La ville achalandée de Labé
Magasinage de peinture
Cueillette de pommes à la guinéenne
Du tissu pour tous les goûts

Ça pique!

Pendant ce temps sur le chantier, Adama, Alimou et Amadou ainsi que tous les travailleurs continuent de mettre la main à la pâte pour faire avancer la construction. Amadou et Alimou se sont rendu en brousse pour y bûcher du bois rond qui sert à soutenir les coffrages des poutres. Le travail allait bien jusqu’au moment où ils ont eu la malchance de secouer une liane ce qui a laissé tomber du bagui sur eux. Instantanément, un sentiment de picotement intense les envahis partout sur le corps et ils accourent vers la maison pour se laver. Les bûcherons se portent bien depuis cette douche précipitée!

L’arbre coupable
Coffrage d’une poutre en cours

Le marché hebdomadaire

Samedi matin sur le chantier, c’est la poutre de la première classe qui est coulée. C’est également le jour du marché et les filles s’y rendent pour faire les achats de la semaine.

Diarray nous choisit les meilleurs légumes
Hadiatou à son kiosque
Du poisson frais chaque semaine
Attiéké et gâteau kaba
Avec les cuisinières : Mariama et Diarray

Une nuit en montagne

Suite à l’invitation de notre ami Elhadj Cellou dimanche passé, nous nous rendons ensuite au village de Pilimini Dow en fin d’après-midi. Nous arrivons à temps pour assister au couché du soleil. C’est un très bel accueil que nous avons reçu et un vrai festin a été préparé par les femmes du village : fonio, poisson, riz, poulet et tarot. Adama avait même préparé un gâteau aux bananes la veille, qu’il a partagé avec tout le monde présent. On passe la soirée à jouer avec les enfants et discuter sous l’énorme manguier au centre du village. La saison des mangues s’est terminée seulement quelques semaines avant notre arrivée en Guinée. Zut! À notre grand bonheur, Elhadj Cellou nous offre des mangues qu’il avait lui-même séchées au soleil. Miam!

Préparation du souper
Une partisante du match de foot PRECI – DOW, en attendant la préparation du souper

Les dimanches, c’est pour travailler!

Le lendemain matin on mange une omelette avec du pain et du thé, gentiment préparé par les femmes du village. Nous quittons par la suite le village de Pilimini Dow pour nous rendre sur le chantier. Eh oui, les dimanches sont maintenant des journées de travail afin d’accélérer le chantier.

Cuisson de l’omelette
À la prochaine, Pilimini Dow!

L’objectif de la journée de lundi était de couler les poutres des deux autres classes. Pour se faire, les menuisiers décoffrent la première poutre et réutilisent ses panneaux pour en coffrer une autre. Pour la dernière poutre, ils utilisent des nouveaux panneaux pour coffrer. Maître Yero monte les barres de fer et attache les étriers, ce qui marquait sa dernière tâche pour la construction du bâtiment. Nous le remercions pour son excellent travail et souhaitons le revoir à la cérémonie. C’est donc en fin de journée que nous pouvons couler les poutres.

Adama et maitre Yero ferrailleur au travail
Un dernier souvenir avec son fil d’attache toujours demandé!

Tables-bancs ou LEGO?

Le 30 novembre, c’est la livraison des tables-bancs qui arrive à Pilimini. Ces tables-bancs sont arrivées sous forme de planches en morceaux pré coupés afin de faciliter le transport et d’éviter les bris (souvenez-vous de l’état des routes!). Un menuisier de Labé, passera donc les prochains jours au village pour y faire l’assemblage, le sablage et le vernissage, comme un vrai jeu de LEGO!

Ça passe le test!
Le menuisier devant sa réalisation

Sur le chantier, on ne chôme pas. Tous les efforts sont concentrés pour finir le projet avant la cérémonie d’ouverture, le 14 décembre. Nous coulons les dalles des deux bureaux ainsi que le petit corridor.

Aïssatou et Souleymane lancent les invitations pour la cérémonie

Portes et fenêtres : la saga

C’est également cette semaine que nous recevons la majorité des portes et fenêtres. Erreur de communication et de suivi, presque l’entièreté des fenêtres sont trop grandes de 0,5 cm à 3 cm. Nous croyions que le soudeur se baserait sur les mesures des ouvertures qu’il a prises sur place il y a quelques semaines, mais non! Les fenêtres ont été fabriquées en fonction des mesures sur les plans. On prend notre mal en patience et on s’arme de burins, haches et marteaux pour agrandir les ouvertures des fenêtres au cours des prochains jours. Au moins, on peut vous assurer que notre béton est solide!

Ayayaye… ça ne fonctionne pas!
La méthode du burin et du marteau
La méthode de la hache
Cherche et trouve : Amadou!

Dernières gouttes de béton

Au cours des derniers jours de la semaine, on coule la dernière dalle, soit celle de la terrasse. Finalement, c’est la troisième ceinture qui est coulée dans son entièreté. Même les piliers des portails de la clôture sont coulés. Cette étape marque la fin de notre histoire d’amour avec le béton pour ce bâtiment!

Dernière chaudière de béton pour le bâtiment!
La vue de notre parcelle de terre

Un jardin communautaire

Jeudi matin, une quinzaine de femmes de la communauté se présentent sur le terrain du collège pour débuter le projet d’un jardin communautaire. Ce jardin sera entièrement géré et entretenu par un regroupement de Pilimini et les aliments qui y seront récoltés iront aux élèves du collège. Une belle initiative de Karimata qui prendra forme dans la prochaine semaine. Plus de détails dans le prochain blogue!

Les débuts du jardin

L’apparition d’une charpente de toit

Au cours des derniers jours, tous les madriers sont installés en hauteur. Les menuisiers travaillent très fort pour que le bâtiment ait un toit bientôt.

Touchante visite

En après-midi, c’est une très belle visite que nous recevons. Notre domestique, Yero, a amené son frère, Mamoudou, sur le chantier. C’était la première fois en douze mois qu’il quittait son lit dans sa petite maison. Mamoudou est un maçon d’expérience, c’est lui qui a construit l’école élémentaire de Pilimini. Il a également beaucoup travaillé avec plusieurs de nos employés. C’est suite à un grave accident de voiture qu’il est depuis confiné à son lit. Assis sur une planche sur une brouette et équipé d’une truelle et de mortier, Mamoudou crépis une colonne sous les regards émus de tout le monde présent. Le chantier s’arrête le temps de ce moment touchant.

Yero et son frère Mamoudou

Bye-bye les briques

Samedi, c’est le crépissage des murs extérieurs qui débute. Ce crépis servira à protéger les briques des intempéries et de permettre une meilleure durabilité au bâtiment. Avec les fenêtres qui s’installent tranquillement, la finition des bords de fenêtres peut également commencer. On vous laisse en suspens sur les couleurs qui seront très prochainement appliquées sur le crépis!

Maître Alhassan au crépissage
Un dernier au revoir aux briques
Petite visite à la maternelle de Pilimini

Rendez-vous dans 2 semaines pour le dernier blogue du projet!

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