Tisserands d’un jour
Afin de profiter d’une journée de congé, Alice, Eugénie et Karyna ont décidé de sortir de Pilimini pour aller visiter le village de Popodara situé à 18 km de la ville de Labé. Ce village est reconnu pour ses ateliers et ses regroupementsd’artisans qui confectionnent, encore par tissage traditionnel, de très jolis pagnes.
Nous sommes parties tôt le matin avec le chauffeur de l’imam pour nous diriger vers Popodara. Après un petit arrêt à Labé où habitent Moustafa et Kadiatou, une enseignante de biologie, nous avons poursuivi notre chemin en leur compagnie vers le village. En arrivant à l’atelier des tisserands, les artisans et le commerçant semblaient être très réticents à notre visite. Ils ne voulaient pas nous laisser prendre ni vidéos ni de photos, de peur que nous reproduisions leurs techniques.
Nous avons compris par la suite que l’industrie du textile en Guinée est en péril. Presque que tout ce qui est produit à cet endroit est destiné aux pays voisins tels que le Sénégal et la Gambie; le marché local est très faible. De plus, le métier de tisserand se transmet majoritairement d’une génération à l’autre, mais la relève est peu nombreuse et la moyenne d’âge des tisserands est de plus en plus élevée.
Après avoir payé un petit montant afin de signifier nos intentions et après leur avoir expliqué qu’il s’agissait uniquement de curiosité et d’intérêt, ils nous ont laissé prendre des vidéos et ils nous ont même permis de tisser un petit bout de la pièce! Nous avons été très admiratives parleur habileté et par leur précision. Il était évident que ce n’était pas leur premier pagne, ils étaient beaucoup plus rapides que nous!
Après la visite à l’usine, nous nous sommes dirigées vers la boutique du commençant où nous avons acheté un tissu. Sur notre retour vers Pilimini, nous sommes arrêtées à Labé pour dîner et nous en avons profité pour voir une couturière qui a pris nos mensurations afin de nous confectionner certains habits. Nous avons ainsi passé au travers du processus de la confection complète de vêtements (tissage, achat de tissu et confection) en une seule journée! Nos nouveaux vêtements nous ont été livrés quelques jours plus tard et nous sommes très satisfaites. À l’exception du short beaucoup trop petit d’Alice qu’elle n’a même pas réussi à monter plus haut que ses genoux!
Un événement malheureux au village
Lundi matin, en se rendant sur le chantier, nous sommes surpris qu’aucun de nos employés ne soit arrivé. Quelques travailleurs arrivent un peu plus tard et nous informent qu’un événement tragique est arrivé pendant la nuit, non loin du chantier, le décès d’une jeune fille de 12 ans qui étudiait en 6e année à l’école élémentaire du village. Il s’agit de la fille de l’assistante de notre cuisinière(ensemble, elles préparent nos repas et ceux des employés). La petite fille était atteinte de rhumatisme juvénile depuis un jeune âge et serait décédée à la suite de cette maladie; ses parents n’avaient pas les moyens de payer pour des soins.
Vous comprendrez que nous avons mis le chantier sur pause afin d’aller offrir nos condoléances à la famille et aux proches de la jeune fille. Plusieurs de nos employés nous ont accompagnés chez la famille de la jeune fille. Tout le village y était, tous les étudiants de l’école élémentaire et du collège, les directeurs et professeurs, le vice-maire…tout un village en deuil!
Nous nous sommes joints aux proches et à la communauté en deuil. Ludovic et Nicolas sont allés assister à l’enterrement qui a eu lieu la matinée même où les hommes du village étaient mobilisés pour la cérémonie et pour réciter quelques prières. Pendant ce temps, Alice, Eugénie et Karyna ont aidé Mariama, notre cuisinière qui connaissait bien la jeune fille, à cuisiner du riz avec de la sauce aux feuilles de pomme de terre.
Les travaux sur le chantier se poursuivent et avancent bien. Nous respectons toujours l’échéancier établi. Les trois premiers jours de la semaine ont été utilisés pour coffrer et couler la première ceinture. Ensuite, les menuisiers ont travaillé sur le coffrage de la poutre de la terrasse. Nous avions planifié couler la poutre sept jours après avoir coulé les colonnes mais, puisque nous réutilisons les mêmes planches que celles utilisées pour la ceinture et qu’il faut les couper pour le coffrage de la poutre de la terrasse, nous avons décidé de repousser cette étape afin de terminer les ceintures avant.
Les nouvelles briques nous ont été livrées juste au bon moment. Les maçons ont pu commencer la pose du premier rang de briques sur la ceinture qui venait d’être coulée. Il s’agit d’un travail qui demande beaucoup de précision, tout comme le premier rang de briques sur les fondations, pour assurer le bon alignement des briques. Puisque la ceinture n’est pas parfaitement droite, les maçons ont eu la difficile tâche de mettre ce premier rang au niveau à l’aide de cordes tirées. Cet alignement est crucial pour la charpente de toit. Ils ont dû recommencer plusieurs fois l’alignement, mais nous sommes maintenant assurés que c’est bien fait! À cette étape de la construction, puisqu’il faut placer les briques en hauteur et que le travail demande beaucoup de précision, il nous est plus difficile d’assister les maçons. Notre aide se résume donc aux déplacements de briques dans les différentes pièces pour que les maçons aient toujours le matériel nécessaire.
Un baptême au village
Jeudi matin, nous avons laissé le chantier un court moment car nous étions invités à un baptême. La cérémonie se déroulait dans la maison du propriétaire du café où nous sommes allés à quelques reprises. À notre arrivée, tous les hommes et les sages étaient déjà assis au sol et nous avons pris place avec eux. Des prières et des bénédictions ont été dites, puis le nom de l’enfant a été choisi par les grands-parents de l’enfant. Nous avons été surpris par le déroulement de l’événement alors que ni l’enfant ni les parents n’étaient présents puisqu’ils habitent aux États-Unis! Une fois la cérémonie terminée, nous nous sommes dirigés vers une autre maison où avait lieu la réception. Nous avons pu y déguster des plats traditionnels tels que le Latchiri et un plat de fonio. À notre grand bonheur, on nous a même donné deux généreux plats de lait caillé à ramener à la maison. Nous avons fait des heureux en partageant avec Abdoulaye, notre vigile et Yéro, notre domestique.
Une solution pour acheminer l’eau au collège
En parlant avec le directeur et les enseignants du collège, ils nous ont confié qu’une de leur plus grande difficulté était l’accès à l’eau. En effet, lorsque le collège a été construit en 1986, un organisme nommé SNAP avait creusé un puits et avait installé une pompe manuelle fonctionnant avec une pédale.
Depuis plus d’un an maintenant, la pompe ne fonctionne pas. Un comité avait été mis en place auparavant, mais celui-ci ne s’occupe plus de l’entretien mécanique de la pompe. Nous avons fait travailler nos méninges pour trouver plusieurs idées pour permettre à l’école d’avoir un accès à l’eau, certaines options plus ambitieuses que d’autres! Cependant, nous avons la chance d’avoir parmi nos ouvriers le réparateur des pompes SNAP de Pilimini, Alhassan, un de nos maçons.
Ainsi, samedi matin, avant d’aller au marché, nous avons procédé au démontage de la pompe avec Alhassan. En démontant la pompe, nous avons remarqué que l’entretien et le nettoyage n’avaient pas été faits depuis longtemps ; plusieurs pièces étaient en très mauvais état. Alhassan a pris le temps de nettoyer les différentes pièces en nous énumérant celles qui seraient à remplacer : toutes les composantes de la pédale, des joints d’étanchéité, des billes pour des valves d’anti-retour et d’autres pièces techniques. Une réparation dont les coûts ont été estimés à 1500$ canadiens.
Une fois toutes les pièces bien nettoyées, Alhassan a procédé à l’assemblage de la pompe en interchangeant deux des valves à billes, puis il a tenté un amorçage en mettant de l’eau dans le trou de la pédale. À notre grande surprise, l’eau est sortie! Nous étions tous heureux de cette finalité et tous les enfants, qui sont venus l’essayer et s’amuser avec l’eau, l’étaient encore plus!
Un samedi avec un dénouement heureux (bien que temporaire car il faudra remplacer certaines pièces de la pompe pour son fonctionnement à long terme) et des enfants bien trempés!
Des souris et des hommes en Guinée
Dans la nuit du 29 octobre, toute l’équipe dormait paisiblement, chaudement emmitouflée dans leurs couvertures et rêvant probablement au chantier. Lorsque, soudainement, Adama sentit quelque chose pincer son orteil qui dépassait des couvertes. Somnolant, pensant que ce n’était qu’un rêve, il referma les yeux. Peu de temps après, il sentit quelque chose bouger dans son lit. Il se réveilla en sursaut, n’ayant aucune source de lumière à portée de main, il se précipita à l’extérieur du lit afin d’aller chercher sa lampe de poche. Il essaya de comprendre ce qui s’était introduit dans son lit, mais l’intrus avait réussi à s’échapper. Il retourna donc se coucher sans savoir ce qui avait tourmenté son sommeil. Mystère…
Un peu fatigué, Adama passa toute la journée suivante à penser à ce qui avait bien pu le déranger pendant la nuit. Une grenouille? Une souris? Alimou somnambule? À suivre…
La nuit suivante, c’est armé de sa lampe de poche qu’Adama se coucha. Vers 5h du matin, environ à la même heure que la veille, il senti du mouvement derrière sa tête. Il prit aussitôt sa lampe de poche afin d’éclairer autour de lui. C’est à ce moment que la panique commença! Petite parenthèse, il faut savoir que le moustiquaire installé autour du lit crée une cage avec celui-ci lorsqu’il est installé pour la nuit. Ainsi tout ce qui est à l’extérieur reste à l’extérieur, et, donc, tout ce qui est à l’intérieur… vous devinez… reste à l’intérieur!
La bataille avec la souris était donc commencée. Adama tenta de la neutraliser avec sa couverture, mais la souris était trop rapide et esquivait les attaques en courant partout dans le lit. En même temps, Adama essayait de réveiller les deux autres garçons pour du renfort en lançant des appels à l’aide. La souris était paniquée et essayait de trouver une sortie, elle commença à sauter partout dans le lit, incluant sur Adama, qui lâchait de petits cris de panique mélangés de dégoût. La souris a finalement réussi à s’échapper pour ensuite se diriger vers le salon. Une chose était sûre, les trois garçons ne retourneraient pas se coucher tant qu’ils n’auraient pas réussi à la neutraliser. L’opération souris était lancée! Au bout d’une trentaine de minutes et du salon complètement retourné à l’envers, les trois valeureux guerriers ressortirent vainqueurs de cette bataille, au détriment de deux manches à balais. Bravo les gars!
Récolte du fonio
Pour nous, le dimanche, c’est la journée de congé. Nos employés, eux, ne prennent jamais congé! Durant la saison de la récolte, après les heures sur le chantier et lors de leurs journées de congé, plusieurs vont récolter le fonio (une céréale utilisée pour le couscous et des bouillies).
Cette semaine, nos employés nous ont invités à les accompagner dans leurs champs. Après un arrêt au café du village, nous sommes partis à pied vers ces champs qui se trouvent à une trentaine de minutes du centre de Pilimini.Nous y avons rencontré toute la famille de Mama Cellou, un de nos manœuvres au chantier. Eh oui! toute la famille doit être présente au champ pour aider à la récolte!
Trois autres de nos employés nous ont fait visiter les champs et nous ont expliqué la technique pour récolter le fonio à l’aide d’une faucille. Sans surprise, les Guinéens sont beaucoup plus efficaces que nous! On constate rapidement que ce n’est pas une tâche facile et que ça demande beaucoup de temps et de patience pour récolter, à la main, tout le fonio du champ. Une fois le fonio récolté, il faut le laisser sécher quelques jours avant de le moudre pour pouvoir le cuisiner par la suite.
Sur le chemin du retour, nos employés nous ont fait découvrir un petit fruit jaune nommé le boylé. C’est exquis, nous en avons profité pour en cueillir afin d’en ramener à lamaison! Finalement, un arrêt bien mérité au marigot, le marais de la région, pour se rafraichir un peu après un avant-midi au gros soleil, nous a permis de terminer la journée en beauté. Cependant, nous n’étions pas les seuls à avoir eu cette idée… Les femmes du village y étaient pour faire le lavage des vêtements et, pour d’autres, c’était le moment pour se laver le corps!
Une clôture communautaire
Avant notre arrivée au village, en août dernier, notre partenaire nous avait informé qu’une des phases du projet était la construction d’une clôture autour des bâtiments. En effet, les animaux sont laissés en liberté au village et entent sur le terrain de l’école sans gêne! La clôture aurait pour but de garder le terrain propre et éviter que les animaux entrent dans les bâtiments du collège. À ce moment-là, nous avions dû l’informer que notre budget ne nous permettait pas sa construction et que nous devions nous limiter à la construction d’un bâtiment du collège.
Cependant, maintenant que notre projet est bien entamé et les coûts bien connus, nous avons réévalué cette demande et nous avons pu attribuer une partie de notre budget afin de clôturer les trois bâtiments sur le terrain de l’école. Ainsi, nous avons proposé à la communauté de payer les matériaux pour la clôture, mais qu’il fallait trouver la main-d’œuvre pour nous aider à la construire.
Ainsi, lundi dernier, des représentants de 10 districts environnants se sont donnés rendez-vous sur les terrains de l’école; environ 70 personnes pour travailler avec nous. Chaque district était responsable d’une section de la clôture. Des trous de 50 cm de profondeur et 50 cm de largeur devaient être creusés. Le travail s’est terminé très rapidement alors que les 90 trous ont été creusés avant l’heure du dîner. Nous étions très impressionnés de voir la communauté mobilisée et motivée à travailler pour le futur collège de leurs enfants et de leurs petits enfants!
L’Halloween en Afrique
Le lundi 31 octobre, la journée de l’Halloween, nous avons organisé une petite activité pour les enfants du village. Nous avons transformé notre salon pour une soirée cinéma. Nous n’avions pas de déguisements comme nous l’aurions fait au Québec, mais nous avions l’élément clé pour cette soirée : des bonbons!
Nous avons envoyé des invitations aux enfants qui habitent proche de notre maison et à ceux que nous côtoyons souvent; une liste d’environ 25 enfants. Nous avons emprunté la « grande » télévision du café du village et nous avons aménagé le salon pour accueillir ces enfants et leurs parents.
Vers 18h, devant la maison et prêts à entrer, en plus des enfants que nous avions invités, il y avait tous leurs frères et sœurs et leurs voisins! Il y avait trois fois plus de personnes que ce que nous avions prévu! Par chance, nous avions assez de bonbons, de chocolats et de biscuits pour tout le monde!
Après la projection d’une première vidéo, pour bien capter leur attention à leur arrivée dans la maison, nous avons projeté le film : Madagascar 1! Nous n’avions jamais vu les enfants aussi sages! Ils étaient tous captivés et absorbés par le film! Les plus jeunes comme les plus vieux. Une soirée très agréable et très appréciée par tous! Les jours qui ont suivi, nous entendions même des enfants chanter « I Like to Move it Move it », la chanson popularisée par le film.
Mardi, pendant que nos employés ont monté les murs de briques au-dessus du premier chaînage, nous en avons profité pour préparer le coffrage des piquets de la clôture. Nous avions commandé 10 planches que nous avons coupées sur la longueur pour faire trois coffrages par planche en roulant les sections de planches et en les attachant avec du fil d’attache. L’objectif était de créer des cylindres avec un diamètre et une hauteur de 40 cm. La tâche n’était pas difficile. Nous avons ainsi obtenu 30 coffrages pour les 90 poteaux que nous devons couler. Nous réutiliserons donc ces coffrages (nous espérons qu’ils tiendront le coup même si nous doutons un peu de leur résistance). À suivre…
Puisque nous ne voulions pas retarder l’échéancier du chantier, nous nous sommes entendus avec notre partenaire pour que la construction de la clôture soit entièrement réalisée par la communauté. Le maire et le vice-maire ont donc convoqué trois autres districts pour venir prêter main-forte les mercredi, jeudi et vendredi. Ces districts devaient couler 30 poteaux par jour pour un total de 90.
Ainsi, mercredi, c’est le district de Banssouma qui est venu travailler. Nous avons commencé la journée avec un beau casse-tête! Pour la solidité de la clôture, les trous devaient être d’une profondeur de 50 cm. Or, puisque le terrain n’est pas du tout au niveau et qu’à certains endroits, les trous n’ont pu être creusés qu’à 5 cm de profondeur à cause du roc, nous avons été mis au défi. Nous devions réfléchir à une stratégie pour obtenir une clôture la plus droite possible et, surtout, la plus durable possible. Nous avons donc opté pour faire un petit mur de béton aux endroits où le sol est plus bas afin de niveler minimalement la clôture. Même si les bénévoles étaient motivés, nous n’avons réussi qu’à couler 26 des 30 poteaux prévus. Nous étions tout de même très satisfaits de la journée et attendions de voir si le lendemain nous pourrions couler plus de poteaux et rattraper le retard.
Le lendemain, c’est le district de Mboudaré qui était présent pour venir couler la base des poteaux. Encore une fois, l’aide des bénévoles a été très appréciée. Ce sont de grosses journées pour nous puisqu’il y a beaucoup de personnes et plusieurs choses à gérer en même temps sur le chantier. Mais ce sont, aussi, des journées que nous trouvons très motivantes puisque nous voyons les travaux avancer rapidement!
Le district de Tolin qui devait être présent le vendredi n’est pas venu. Les personnes de ce district auraient dû marcher 32 km avant d’arriver au chantier. Pour compenser, le district a offert un petit montant qui servira à payer d’autres employés pour effectuer le travail à leur place. Finalement, ce sont nos employés qui se sont portés volontaires pour travailler le samedi après-midi, alors que normalement, ils sont en congé! Pour eux, c’était une façon de faire un peu plus d’argent durant la semaine.
Pendant ces trois journées, nos ouvriers ont continué leur travail sur le chantier. La partie supérieure des colonnes a été coffrée et coulée et les maçons ont installé le premier rang de briques sur la poutre. On devra attendre encore que le béton ait durci (sept jours) avant de poursuivre la pose de plus de briques dessus.
Nous avons aussi pris la décision de mettre des persiennes entre les deux ceintures, au-dessus des fenêtres. L’installation de colestrats, des blocs de béton qui peuvent être assemblés et recouverts de crépis, a été une des possibilités étudiées car c’est une solution simple et rapide pour la luminosité et l’aération. Cependant, les différents modèles proposés ne nous intéressaient pas, nous avons donc opté pour des persiennes. Deux jours ont été utilisés pour coffrer et couler tous les cadrages de ces persiennes.
Les menuisiers et maçons, toujours très efficaces, ont attendu le ferrailleur pour préparer l’armature la deuxième ceinture. Puisqu’il est seul et qu’il n’a pas d’apprenti, nous l’avons aidé en attachant les étriers sur les barres de fer. Les menuisiers ont pu alors faire le coffrage de la deuxième ceinture, puis, vendredi et samedi, débuter la coulée.
Vendredi, Alice, Eugénie et Karyna se sont rendues à Labé pour effectuer quelques achats et pour vérifier détails sur des commandes faites pour le projet. Nous sommes parties avec Alhassan, l’artisan de la pompe que nous avons déposé en ville pour qu’il vérifie l’état des pièces à acheter. Pendant ce temps, avec notre contremaitre Cherif, nous sommes passées à la banque retirer de l’argent. Nous sommes ensuite allés à l’atelier du menuisier qui confectionne les bureaux pour les salles de classes. Il nous a montré les planches qu’il a préparées, mais il n’y a toujours aucun bureau d’assemblé. Nous avons discuté avec lui des délais de fabrication afin de s’assurer que les bureaux, qui seront assemblés à Pilimini, soient prêts avant notre départ. Finalement, nous nous sommes arrêtés dans une petite librairie pour acheter des manuels scolaires et des affiches éducatives que nous placerons dans les classes. Nous avons pu trouver un manuel par matière pour chaque année scolaire. Nous les présenterons au directeur et aux enseignants pour s’assurer qu’ils conviennent.
Samedi, le jour du marché hebdomadaire, comme à notre habitude, nous, les filles, sommes allées au marché pendant que les gars sont restés au chantier. Au marché, après une petite crème glacée, nous avons rejoint notre cuisinière pour faire le tour avec elle et pour acheter les aliments nécessaires à la préparation des repas de la prochaine semaine. Nous sommes passées saluer le maire qui nous a remis, comme à chaque semaine, de bonnes bananes.
Exceptionnellement, sur le chantier, les employés ont travaillé toute la journée du samedi pour terminer la coulée des piquets de la clôture. Alhassan en a profité pour réparer la pompe pour l’eau avec les nouvelles pièces, mais il a remarqué qu’il faudra changer une autre pièce qui coûte environ 400$ canadiens. Nous ne perdons pas espoir, nous avons confiance que la pompe sera ainsi plus durable!
Pendant ce temps, avec les menuisiers, nous avons continué le coffrage de la ceinture et avons commencé la coulée des ceintures. Nous avons également commencé à poser le grillage de la clôture.
Nous avons offert un petit jus en après-midi à tous nos employés motivés pour remercier, puis à la fin de la journée de travail, du pain et des sardines en canne. Cette journée s’est terminée plus tard qu’à l’habitude, mais cela nous a permis de profiter d’un magnifique coucher de soleil!
Voilà le récit de ces deux dernières semaines qui nous ont fait vivre des émotions diamétralement opposées, des émotions tantôt tristes et tantôt heureuses; deux semaines de défis, mais avec le sentiment apaisant et satisfaisant du travail bien accompli.